La vie de Teresa semble toute tracée qui devrait prendre la suite de son père à la tête de la brasserie familiale à Montevideo après avoir suivi ses études dans une école hôtelière réputée. Oui, mais, c’est sans compter sur « Un homme grand, la trentaine, aux cheveux épais et noirs…Damaso Ferri de la Corte… » qu’elle suivra bientôt jusqu’à Cabo Polonio, pour vivre dans un phare battu par les vents et faire la classe aux enfants dans sa cuisine.
D’emblée, j’ai aimé cette histoire, formidablement narrée, j’ai aimé les mots subtilement choisis pour décrire la nature, nous faire sentir le vent, la pluie, la difficulté de la pêche aux loups de mer ou pour parler de Teresa :
« Sur le pont du voilier Teresa s’était allongée. La jupe qu’elle portait avait voleté, dévoilé le haut de ses cuisses. Ce fut une épiphanie. »
J’ai aimé le décor, l’Uruguay, ce pays que je ne connais pas et dont on parle peu. J’ai aimé ce conte aux couleurs de l’Amérique du Sud, les personnages forts, rebelles et courageux. J’ai aimé Gustavo, cet ara offert à Teresa par Stephen, dramaturge américain amoureux d’elle, qui devient un personnage à part entière, pas Stephen, l’ara. Et puis, allez savoir pourquoi – il n’y a pourtant aucune ressemblance – ce volatile m’a rappelé Mademoiselle Superfétatoire, un autre oiseau des îles superbement mis en scène par Olivier Bourdeaut dans son sublime « En attendant Bojangles ».
J’ai aimé ce roman malgré ses défauts : un manque d’approfondissement des personnages – il y avait tant à dire sur chacun d’entre eux – une exploration insuffisante de l’épopée de Tupamaros beaucoup trop survolée, un manque de finition – j’ai eu parfois l’impression qu’il s’agissait d’une ébauche, d’un écrit rapide destiné à être repris, amélioré, complété – un manque d’harmonie entre les différentes parties.
Editeur : Intervalles
Date de parution : 18 Août 2017
Nombre de pages : 160