Ce petit opus, 119 pages et 63 chapitres – très courts, donc, entre trois mots et trois pages – raconte l’histoire d’un deuil.
Mais pourquoi ai-je tant aimé cet ouvrage ? Les qualités d’écriture n’y sont pas étrangères : petites phrases harmonieuses d’une simplicité presque enfantine, dignes d’une rédaction en école élémentaire, jolis mots entrelacés, chapitre 41 : « Le pain lève sur le rebord de la fenêtre. L’eau bout dans la grande casserole pour le sirop de sureau. La porte du balcon est entrouverte sur le soir, l’attrape-mouche bouge dans la brise, on entend les engoulevents et les voitures″. C’est pur, clair, léger et tellement beau. Et je ne parle pas du plaisir de découvrir au détour d’une réflexion des mots tirés du vocabulaire suisse – des catelles de la cuisine aux courses à la ″Migros″ – appris au fil du temps grâce à un fils travailleur frontalier.
J’ai beaucoup aimé également le sujet : le douloureux deuil d’une mère, Esther Montandon écrivain, évoquant la mort de sa fille Louise et la difficulté à vivre les jours d’après. La manière dont il est traité, avec une sensibilité hors du commun, une retenue émouvante, un grand sens du respect de soi et des autres en fait un récit à la fois émouvant, poignant mais aussi empli d’amour. Ce n’est jamais larmoyant, toujours empreint de douceur et du rire des souvenirs joyeux.
Sans vouloir divulguer quoi que ce soit à ceux qui, comme moi, refusent toute information sur un livre avant d’en prendre connaissance, je dirai que j’ai été ″bluffée″ par les circonstances dans lesquelles a été écrit ce roman. C’est une aventure fabuleuse, curieuse, inouïe, une histoire d’amitié, un défi incroyable, une idée brillante qui m’a laissée bouche bée, éberluée, fascinée. Découvrir cet ouvrage c’est entrer dans un monde particulier où la fiction ne s’avère pas obligatoirement le contraire du réel.
Editeur : Flammarion
Date de Parution : 17 Août 2016
Nombre de pages : 128