Mon admiration pour l’écriture riche, travaillée à l’extrême, recherchée, pour le vocabulaire flamboyant, pour l’histoire racontée tout simplement, fut de la même façon au rendez-vous.
J’ai aimé le parti pris de l’auteure de nous associer, nous ses lectrices et lecteurs au récit, de nous montrer cette auteure en devenir à l’aune de nos connaissances actuelles. Quel récit ! Celui de la vie d’une grande femme de lettres anglaise – à tous les sens du terme – une femme née au sein d’une fratrie recomposée et artiste. Elle est la fille de Leslie Stephen veuf de Minny, décédée brutalement une nuit, et de Julia, veuve de Herbert Duckworth. En effet, et là est la grande originalité du roman, l’auteure a choisi de nous parler de sa vie d’avant, avant qu’elle ne soit la romancière que nous connaissons : Virginia Woolf.
Elle nous raconte sa naissance :
« Mais dès les premiers jours de 1882, Julia ayant près de trente-six ans et Leslie venant de toucher aux quarante-neuf, Adeline Virginia Alexandra fait son entrée… Vu d’ici, la naissance se dérobe… Si la vieille tante géniale et despotique n’avait trépassé… sans doute aurait-elle obligé le réticent nourrisson à prendre la pose. Mais elle n’est plus là… »
Elle nous dit son éducation de petite fille puis d’adolescente à l’époque victorienne. Elle nous dresse le portrait d’une Virginia que, personnellement je ne connaissais pas. Elle nous montre son cheminement jusqu’à la publication de ses premières lignes, qui correspondent à… la mort de son père. Un texte qui a valeur universelle s’agissant de la construction de soi au milieu des autres, de l’importance de l’inné, certes, mais aussi de l’acquis.
Editeur : Albin Michel
Date de Parution : 21 Août 2019
Nombre de pages : 304