Je suis rassurée à plus d’un titre. D’abord l’Education nationale n’a pas été traitée, je le regrette un peu, j’aurais tant aimé faire partie du casting, mais au moins, je peux encore rêver. Rassurée ensuite par le contenu des nouvelles, car, loin des critiques habituelles dont font l’objet ces pauvres hères qui ″décidément ne font pas grand-chose″, l’auteur fait preuve d’une immense tendresse à leur égard et de beaucoup d’humour.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans cet ouvrage c’est la manière dont Arnaud Friedmann réussit à faire comprendre que derrière chaque ″fonctionnaire″ que l’on épingle parce que le train est arrivé en retard, parce que l’eau de la piscine est trop chaude, trop froide ou trop chlorée, parce que le nombre de PV est inférieur aux objectifs fixés, derrière chacun il y a un homme, une femme, un père, une mère, quelqu’un qui fait de son mieux et parfois plus. Ce que j’ai apprécié aussi c’est cette obligation qui est faite au lecteur de se poser la question : qu’aurais-je fait à sa place ? pris entre la hiérarchie qui impose et l’usager qui réclame, qu’aurais-je fait pour obéir sans perdre mon âme ? qu’aurais-je fait pour mener à bien la mission dont on m’a investie sans obligatoirement renoncer à mes idées ?
Toutes les nouvelles ne sont pas d’égale valeur, certaines m’ont intéressée plus que d’autres, mais j’ai retenu l’empathie d’Arnaud Friedmann. Pas de ressentiment dans ses textes, pas de cavalerie syndicale, pas de revendications brandies, juste un brin d’amertume parfois, un poil de dérision, mais surtout, je l’ai déjà écrit beaucoup de tendresse et de rire.
Editeur : Lattès
Date de parution : 14 Septembre 2016
Nombre de pages : 200