Tout se passe dans une patinoire.

Comme le laissaient supposer les patins blancs sur fond rouge bordeaux de la couverture, ce dernier roman se passe dans le monde du patinage artistique. On peut même parler de patinage de haut niveau puisque Yvan Aeberli entraîne l’équipe suisse féminine et tente de dénicher d’éventuelles étoiles à envoyer aux Jeux Olympiques d’hiver. Guillaume, ami d’Yvan, a une petite Victoire, Vicky pour tout le monde, qui tombe amoureuse de ce sport à peine a-t-elle enfilé les patins pour la première fois.

Un thriller psychologique.

Et c’est sur la glace que se déroule l’essentiel de ce thriller psychologique, sur la glace et dans les vestiaires. Le roman est mené de main de maître. L’écriture de l’auteure est toujours aussi belle, simple mais belle. Fluide, à la fois élégante et vive, elle est toujours au service de l’histoire et ne la masque en rien. Et si dès le départ, j’ai senti que quelque chose de grave se tramait, tout est fait pour maintenir le suspens. A la manière d’un compte à rebours, avec des incursions dans le passé, le drame se met en place petit à petit.

Des personnages minutieusement étudiés.

Chaque personnage est magnifiquement campé, sa personnalité minutieusement étudiée, et les actes précisément décrits. On sent naturellement, derrière les descriptions des actes de prise en charge d’un blessé grave, le médecin urgentiste qu’est l’auteure . Par ailleurs, lire les remerciements nous montre qu’elle ne laisse rien au hasard et s’entoure de conseils de professionnels d’autres domaines. Elle livre ainsi un texte juste, jusque dans les détails. J’ai beaucoup aimé ce roman, malgré sa noirceur. Il met en lumière un certain nombre de dérives dans le milieu du sport de haut niveau, mais aussi le dévouement, le professionnalisme et les difficultés des personnels soignants.

Pour la première fois, les Editions Slatkine, maison suisse romande que j’apprécie particulièrement, publient un roman de Catherine Rolland, un roman impossible à lâcher. Une belle réussite.