De reportages de guerre…
Dès le début de la guerre en Ukraine, j’ai acheté, et lu « Paris-Match » chaque semaine. En réalité, je veux dire que j’ai lu les reportages signés Nicolas Delesalle. Il n’était plus seulement question de politique, non là il était question des gens, les vrais, ceux qui étaient sur le terrain, qui souffraient, qui mouraient. J’étais sidérée de tant de malheur et en même temps de courage. J’étais aussi admirative de l’engagement des journalistes qui, au péril de leur vie, étaient là présents pour nous tenir informés.
A un roman très personnel…
L’auteur en parle d’ailleurs dans son roman :
« Lorsque je reviens en Ukraine au bout de deux mois…je suis heureux d’être là, avec ces soldats, au mauvais endroit, au mauvais moment. Je fais mon travail. »
Roman autobiographique ? autobiographie romancée ? – sans doute, mais on rencontre aussi, naturellement, tous les protagonistes de cette guerre affreuse, les Ukrainiens, attaqués, fuyant leurs villes bombardées et les attaquants, soldats russes ou miliciens du groupe Wagner. Et puis, surtout, le narrateur, l’auteur plutôt, l’homme qui témoigne d’un profond respect pour sa mère, Russe. Elle fut sa « prof de russe », et l’emmena avec sa classe en voyage scolaire en URSS, lui qui à cette époque était fier d’être Russe, lui qui porte sur lui une croix orthodoxe cadeau de sa mère, mais qui ne parle toujours pas sa langue maternelle. La mère a une grande place dans ce récit, mais aussi Sacha, Ukrainien, et Vania, « Wagnérien », un peu par hasard. De parties de pêche en parties d’échecs, ces deux-là s’attachent profondément l’un à l’autre, démontrant toute la « connerie » de la guerre.
C’est ainsi que par chapitres alternés et à l’aide d’une belle écriture alerte et très maîtrisée, Nicolas Delesalle mêle le présent et le passé, la Russie de sa jeunesse et celle qu’elle est devenue, l’amour pour sa mère et celui de son métier, son empathie pour les Ukrainiens.
Editeur : JC Lattès
Date de Parution : 23 Août 2023
Nombre de pages : 208