Lire et…relire

Il est des ouvrages que je lis une première fois pour le fond, et une seconde, juste après, pour en savourer l’écriture. C’est le cas pour ces sept nouvelles, des nouvelles dont je ne vous raconterai pas grand-chose, sinon qu’elles nous disent le monde, qu’elles nous parlent de la vie mais aussi de chimères. Je peux, en revanche, vous répéter encore et encore combien l’écriture est une merveille de poésie, d’entrelacement de mots, de légèreté, de beauté. Comme ceux tressés dans la nouvelle intitulée « Evasion d’un percheron » :

« À petits pas de syllabes, je dessinais dans le sable de mon désert intime, ces mots-rébus d’une fable, fers tracés dans l’argile de l’imprimerie pour chanter la formulation, dire la soif et le désir… »

Facile, me direz-vous de faire d’une chronique un relevé de mot choisis, mais ce n’est qu’un exemple.

L’auteur nous entraîne au fil de ses phrases dans un monde onirique. Il nous appelle à lâcher prise, à passer sans obligatoirement comprendre, à juste se laisser aller au gré de la musique de ce qu’il jette sur le papier – après tout, il est aussi musicien – et à profiter. Profiter de l’amitié, de l’amour dont il nous parle, qui est présent ou pas, le plus souvent, à sourire à certains moments ou retenir ses larmes à d’autres

Et quand arrive la dernière, la nouvelle éponyme, ma préférée entre toutes, l’histoire du papillon sur l’Alhambra, c’est une effusion de couleurs et de sons

« …cette voix qui ressemble à l’écoulement de galets dans un ruisseau, cette voix sensuelle et apaisante… »

Et une chute des plus réussies.

Décidément j’aime la poésie qui chante dans les textes de Philippe Moncho.

Editeur : La Trace
Date de Parution : 24 Mai 2023
Nombre de Pages : 245

Je remercie chaleureusement l’auteur et la maison d’édition pour cette lecture poétique.