Un homme banal…
D’emblée je vous le dis, j’ai aimé. J’ai aimé le récit de la vie d’Henri Reille, un homme des plus banals qui n’aime rien tant que l’uniformité de sa vie « pépère », éloignée des modes mais pas trop, qui n’aime rien tant que de respecter l’heure et le nombre de bises à sa femme – une – sur la joue gauche et n’a, pour seul ami qu’Antoine, Antoine du Pin…« seul aristocrate connu du canton ». Vie banale donc, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive de la disparition de ses…
« deux boutons de manchettes dépareillés…Un trésor sentimental en fait…Mais c’était un cadeau, un héritage de son grand-père Jean Reille. »
Et là, c’est l’aventure…
Et à partir de là tout va « partir en cacahuètes », mais de la suite, je ne vous dirai pas grand-chose. C’est le genre d’aventure à suivre sans réfléchir. Amateurs de réalisme, de faits précis, vérifiables, de situations sérieuses, passez votre chemin. Pourtant ce serait dommage. L’écriture parfaitement maîtrisée, vive et entraînante, m’a prise par la main et j’ai suivi sans respirer cette cavale abracadabrantesque. Le récit est hallucinant, savamment ponctué de cliffhangers qui ont pour objectif évidemment, et c’est réussi, d’empêcher le lecteur – avide de connaître la suite – de refermer le livre.
Voilà donc notre héros « sans histoires » embarqué dans un périple qui le mène de Munich à Ostende, New-York et l’Argentine sur les traces d’un homme en lien avec les fameux boutons de manchette. Nicolas Carreau passe ainsi en beauté, je trouve, d’intervieweur littéraire à auteur lui-même. Aussi banale que l’est son Henri Reille je dirais juste que son coup d’essai est réussi.
Editeur : JC Lattès
Date de Parution : 16 Mars 2022
Nombre de pages : 234
Roman éligible pour le Prix Orange du Livre 2022, lu en qualité de membre du jury.