Ce petit texte d’un peu plus de cent pages est un régal de délicatesse. C’est Eugénie qui raconte, en 1916, dans une lettre – dont je tairai l’importance – adressée à son fils parti à la guerre . Elle lui narre ce fameux été 1892 où, jeune fille, elle était venue à l’Islette en qualité de préceptrice de Marguerite, petite-fille de la maîtresse du lieu. Il fut riche en rencontres fabuleuses : Camille Claudel, et ses études sur les Valseurs et la petite châtelaine , Auguste Rodin qui cherchait l’inspiration pour son Balzac et ce cher Debussy en pleine composition du Prélude à l’après-midi d’un faune.
« Nous tournions et retournions autour des danseurs car l’œuvre imposait de la contempler sous tous les angles ; par une mystérieuse attraction, elle nous contraignait à la regarder en trois temps, nous emportant irrésistiblement dans son tournoiement. »
J’ai lu chaque terme, parfaitement choisi, sans un de trop qui ne dérange l’harmonie du texte, mais aussi écouté, emportée par la valse des mots. Il décrit à merveille chacun des personnages, les lieux et les sentiments. L’auteure possède ce talent d’associer la réalité des faits à une histoire parfaitement romanesque. L’écriture est d’une grande limpidité, sans la moindre ostentation et correspond totalement à la ligne éditoriale d’Arléa que décidément j’apprécie beaucoup.
Editeur : Arléa
Date de Parution : 12 Septembre 2019
nombre de pages : 126