La couverture est belle…
La couverture est pourtant belle dans ses nuances de bleu profond, de vert et de jaune, mais elle me faisait peur… C’était idiot, j’en ai conscience et une fois plongée (c’est le cas de le dire) dans les mots de l’auteure, j’ai lu le roman en apnée, je me suis glissée dans l’engourdissement qui, tout à coup s’empare du cargo et de ses hôtes. Dans ce roman,Mariette Navarro relate en effet l’histoire d’un porte-conteneurs qui traverse l’atlantique, et de son équipage, la commandante et ses vingt hommes.
« Elle ne sait pas si la faiblesse a précédé la décision, ou si tout est arrivé d’un coup quand à la fin d’un repas, elle a dit : « D’accord ».
Elle a dit d’accord pour que les hommes, le temps d’un instant descendent du bateau et s’offrent une baignade. Elle, reste à bord, coupe les moteurs, débranche les radars…et puis, les hommes remontent.
Bizarre…le bateau semble ne plus vouloir obéir…
Ils se retrouvent à bord, reprennent leurs postes de travail mais bizarrement, le bateau semble ne plus vouloir obéir. Tout se dérègle, la vitesse, la météo, l’attitude des uns et des autres. Cet ange blond surnuméraire qui apparaît et disparaît ne serait-il pas un démon ? l’âme de chacun ? Car il y a dans ce récit comme un brin d’ésotérisme, la recherche de soi et du grain de sable qui dérègle la machine. L’écriture s’y emploie à nous faire douter, nous poser des questions. Sa poésie, sa musicalité, sa simplicité entretiennent la peur qui m’étreint
« Elle se souviendra de la position, elle se penche pour noter sur la carte cet endroit d’Atlantique sans mystère, où il s’en est fallu de peu pour qu’une autre embarcation croise leur route et s’étonne de leur immobilité. »
Bateau fantôme ?
Oui, un bateau fantôme flottant à la dérive. J’ai pensé à l’Atlantide et au triangle des Bermudes. Et j’ai vu des hommes d’équipage et leur commandante flottant aux confins de leur vie et de leurs propres rêves.
Editeur : Quidam Editeur
Date de Parution : 19 Août 2021
Nombre de pages : 158
Moi, je suis un inconditionnel de l’eau et de la mer. J’aime! Ta chronique donne envie même si, de mon côté, c’est plutôt le flou ésotérique qui me retiendrais de me jeter à l’eau. Sur le mode océan et conteneurs, j’avais beaucoup apprécié Traversée de Francis Tabouret Editions : P.O.L.
Merci pour la proposition de lecture. Il est vrai que « Ultramarins » est très original.