Layla, jeune réfugiée…

Layla, le personnage principal, est une jeune femme qui a quitté son pays dévasté, laissant derrière elle sa famille. Elle vit désormais à Paris dans un hôtel insalubre du côté de Ménilmontant, au milieu de sœurs d’infortune. Elle peine à gagner très peu à des tâches ingrates. Elle se désole de voir son ami Momo contraint de fermer son manège pour cause de barbe trop longue, et son amie Sadia, si belle, obligée de s’humilier pour quelques euros. Alors, lorsqu’Anne-Marie, l’assistante sociale qui la suit, lui remet sa convocation pour l’entretien en vue de sa naturalisation, elle n’est pas aussi heureuse qu’elle devrait l’être.

J’aurais aimé plus d’équilibre…

Si je comprends totalement les sentiments attribués à cette jeune fille, si je comprends sa crainte de laisser une nouvelle fois derrière elle tout ce qui la constitue, sa langue, sa culture, il m’a manqué une part d’équilibre pour adhérer totalement. Je ne pense pas que l’on puisse ranger d’un côté les bons et de l’autre les mauvais, chacun portant en lui une part de soleil et un mur à l’ombre. J’ai été dérangée par un regard quelque peu manichéen, un récit totalement à charge qui écarte d’emblée l’espérance d’une société meilleure. Même le cimetière du Père-Lachaise est taxé de sexisme,

« J’ignorais totalement que le Père-Lachaise était un cimetière pour grands hommes et l’apprendre m’a contrariée. »

Certaines femmes célèbres y sont – sauf erreur de ma part – également enterrées, ne serait-ce que Colette, Sarah Bernhardt, Simone Signoret ou encore l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi. Alors, bien sûr, il est sans doute question de la visibilité insuffisante donnée à ces femmes mais quand même, à mes yeux,  la réflexion manque de nuance . Rendons à César…

Belle écriture…style puissant…

L’écriture de l’auteure a su m’accrocher par ses passages poétiques, son humour, ses sarcasmes, même si au départ le côté enfantin du ton m’a quelque peu déstabilisée. Le style est par ailleurs intéressant parce que puissant et maîtrisé…En fait il eût suffi de presque rien.

« Tu mérites un pays », un roman qui ne m’a pas totalement conquise. Mais je sais qu’il a trouvé son lectorat et je m’en réjouis.

Editeur : Allary
Date de Parution : 18 Août 2022
Nombre de pages : 300

Un grand merci à Lecteurs.com et aux Editions Allary pour cette découverte qui, malgré les quelques réticences soulignées, m’a donné l’envie de lire le premier roman de cette jeune auteure.