Trencadis ?

Et Trencadis ? Pourquoi ? Pour le coup, je ne connaissais pas ce mot. Trencadis : « type de mosaïque à base d’éclats de céramique, typique de l’architecture moderniste catalane » et aussi, en partie, de l’œuvre de Niki. Mais cette chronique n’est pas d’art, mais de lecture. J’en ressors bousculée. Bousculée par ce que j’ai appris de la vie de l’artiste, mais aussi bousculée par l’écriture de l’auteure. Elle m’a semblé totalement en adéquation avec le sujet qu’elle aborde dans son ouvrage. Une écriture à la fois précise et belle, éclatée comme les morceaux de céramique, une écriture éclatante comme les sculptures de Niki, mais parfois sombre aussi comme l’a été sa vie.

« Le père, la mère ou la fille ?
Le violeur, la femme aveugle du violeur, ou la violée ?
Qui, le monstre ?
La question revient, se ressasse à intervalles réguliers dans la vie de Niki.
Ses nanas sont adulées dans le monde entier, elle est devenue célèbre… Mais elle ne continue pas, interrompt la série…
Ses Mères Dévorantes elle y tient plus que tout… »

Noirceur, couleurs…

Tout est dit dans ces mots de la noirceur de la vie de l’artiste, elle avait onze ans quand son père l’a violée. Une vie de succès mais aussi de soins psychiatriques pour lutter contre sa dépression, des électrochocs qui abimeront sa mémoire à jamais. L’auteure a ce talent de parler de la femme, à l’aide de mots choisis, de fragments, de morceaux de vie, de pensées, sans rien cacher des troubles et des faiblesses. Construit comme un tableau qu’un pinceau constellerait de gouttes de couleurs, le roman fait revivre une immense artiste entre rires et larmes.

Profond et bouleversant !

Editeur : Quidam
Date de Parution : 20 Août 2020
Nombre de pages : 364

Ce roman a été lu dans le cadre des « Explorateurs de la rentrée 2020 ». A cet effet, je remercie chaleureusement le site Lecteurs.com à l’origine de cette manifestation littéraire ainsi que Quidam Editeur et Violaine BELOUARD, co-Explo 2020, pour le prêt.