Décor : une zone sans maître…

Et quel inconnu ! Nous atterrissons, enfin, façon de parler, dans une sorte de zone sans maître, la « Terra nullius » sise on ne sait trop où, du côté de Lille près de la frontière belge. C’est là que débarque Hugo Boloren et sa bille, oui encore une drôle d’histoire. Il est venu accompagner sa mère, grande romancière, qui a rendez-vous dans une clinique de Lille spécialisée dans la maladie d’Alzheimer. Quand il entend qu’un enfant d’une dizaine d’années vient de se faire agresser là, dans cette décharge, il a, naturellement, envie d’aller y faire un tour. Justement, elle jouxte un camp de laissés pour compte, dans lequel vivait Jim, le fameux petit garçon.

Un roman « bien foutu »…

J’ai beaucoup aimé ce roman et à plus d’un titre. D’ailleurs, si j’étais réalisatrice, je rêverais d’en faire un film et sais déjà quel acteur jouerait le rôle d’Hugo. Mais, nous n’en sommes pas là. J’ai beaucoup aimé ce roman, donc, pour les qualités de tous ses innombrables personnages. Hors du commun, ils sont émouvants, attachants, pleins de ressources. Je l’ai aimé aussi pour cette décharge étonnante, protagoniste à part entière. Je l’ai aimé pour l’intrigue menée de main de maître par un Hugo Boloren toujours surprenant, pour la bière une « lambic qui n’en est pas une » et revient régulièrement en guise de mantra. Je l’ai aimé enfin pour l’issue qu’à aucun moment je n’avais soupçonnée.

Une écriture savoureuse…

Et je n’ai pas parlé de l’écriture savoureuse, drôle à souhait, faite de petites réflexions malicieuses :

« Solange Kernadec est jolie, même du coin de l’œil »

« Elle ne sait pas où on doit aller, ce qui ne l’empêche pas de s’y rendre d’un pas décidé. »

Et quelques fois faciles, mais tellement amusantes :

« Son visage d’ébène me rappelle ma gueule de bois. »

Bref, un moment de lecture exquis, et la découverte d’un auteur dont je lirai assurément le premier roman.

Editeur : Hugo-Thriller
Date de Parution : 3 Mars 2022
Nombre de pages : 345

Un énorme merci à  :

et