En route pour l’Amérique !

L’auteur cette fois – il aime bien faire voyager ses lecteurs – nous emmène en Amérique. Et figurez-vous qu’il s’y passe des choses pour le moins étonnantes. Stella, une jeune fille de dix-neuf ans, fait des miracles. Oui, oui ! Et sa manière de guérir les hommes, atteints de handicap ou de maladie, n’est pas banale. Stella se prostitue et guérit les hommes avec lesquels elle couche. Alors quand le Vatican apprend ça, vous imaginez bien qu’il n’apprécie pas vraiment. Une sainte, oui ! Mais une sainte péripatéticienne, non ! Même si, pourtant, la tendresse est partout présente. Les frères jumeaux Bronski – des méchants – sont envoyés sur ses traces. Sur ses traces aussi, un journaliste qui vise le Prix Pulitzer. Imaginez dans quel road-movie nous sommes embarqués.

Une histoire foutraque, mais jouissive.

Je peux vous dire qu’en ce qui me concerne, j’ai adoré cette histoire, certes foutraque, mais jouissive au plus haut point. J’adore la manière de raconter de Joseph Incardona. Il ne se contente pas de relater les faits, il ajoute son grain de sel, ses ressentis, ses réflexions personnelles. Il parsème son récit de références, musicales, littéraires, ou même sportives « D’ailleurs son erreur est de se concentrer sur sa Camaro…Le problème, c’est qu’on touche à la fin, que tout le monde est fatigué et que même des pros comme Djokovic ou Nadal commettent parfois une double faute au cinquième set. »

Belle écriture, originale, travaillée.

Et puis, l’écriture est belle, originale, travaillée, parsemée ici ou là de citations toujours parfaitement choisies.  « Il faut apporter sa lumière dans les ténèbres, personne ne le fera pour nous, ironisa le prêtre – C’est de qui encore, ton Christ ? –  Charles Bukowski… ». Je vous laisse le plaisir de découvrir bien d’autres personnages et la fin, parfaite, qui boucle tout en deux lignes.

« Stella et l’Amérique » fut un pur bonheur de lecture. J’attends le prochain roman de l’auteur avec impatience.