1959…assassinat d’un avocat algérien et de sa famille…

L’histoire commence en 1959 par l’assassinat d’un avocat algérien, proche du FLN. Toute sa famille est également décimée : sa femme, ses deux enfants et son frère. Trois personnages, véritable trio hétérogène, vont se lancer à la recherche de l’assassin et mettre leurs connaissances en commun : Antoine Carrega, qui fut un résistant et a ses entrées dans le Milieu, Sirius Volkstrom ancien collaborateur et désormais exécuteur d’actes inavouables pour le compte de Maurice Papon, Préfet de police de Paris, et Luc Blanchard, jeune policier encore un peu crédule.

Un roman noir, politique, historique…

Ce roman noir, s’il en est, mais aussi politique et historique avec la guerre d’Algérie en toile de fond, a été un véritable plaisir de lecture au rythme addictif. Je me suis d’emblée laissée emporter par l’intrigue de ce récit choral dans lequel nous suivons chacun des enquêteurs à tour de rôle ou plutôt de chapitre. Ils sont déterminés à réussir, l’un par respect pour son métier, l’autre en souvenir d’une ancienne amitié, le troisième, c’est moins glorieux, pour une somme d’argent non négligeable. J’ai été impressionnée par la construction parfaitement réglée, la place de chaque fait, l’importance de chaque protagoniste. L’arrivée d’un nouveau personnage n’est jamais un hasard. On le rencontre à un moment précis, on le retrouve plus tard en se disant « bon sang, mais c’est bien sûr ».

Ouvrage riche en émotions…

L’auteur nous livre un ouvrage riche en émotions, en références historiques même si – il nous en informe dans une note en postface – « Tous les faits racontés dans ce livre sont fictifs et issus de mon imagination. Ils s’appuient sur des événements réels… », riche aussi en personnages politiques fort bien campés. L’action sans aucun temps mort, l’humour souvent grinçant, un peu d’amour et une écriture limpide ajoutent à la qualité de l’ouvrage. Le vocabulaire employé mélange de belle manière une langue châtiée à des expressions appropriées à chaque milieu. Toutefois, j’avoue que l’utilisation du verbe « dessouder », pour juste qu’elle fût, m’a semblé trop appuyée.

Excellent roman noir, « Requiem pour une République » m’a tenue en haleine du début à la fin.

Editeur : Gallimard (Série noire)
Date de Parution : 10 janvier 2019
Nombre de pages : 544

Paru récemment (le 8 Avril 2021) aux Editions Folio (Policier) :