Salmane, le fils, Amani, la mère, Hédi, le père.

Là, l’auteur nous présente Salmane, une sorte de « Tanguy » des cités. Il a fait de brillantes études et obtenu un master en histoire, mais travaille dans un fast food. Il vit toujours chez ses parents originaires de Tunisie, Amani femme de ménage désormais à la retraite et Hédi, ancien maçon. Il occupe toujours sa chambre d’enfant aux murs tapissés d’un papier aux motifs de schtroumfs. Et il traîne toujours avec sa bande de « La Caverne » et surtout son meilleur ami Archie. Mais un jour, sans crier gare, Amani disparaît. Elle laisse juste un mot : « Je dois partir, vraiment, mais je reviendrai. » Véritable coup de tonnerre pour le père et le fils qui cherchent à comprendre. L’un réagit en laissant aller sa colère, l’autre utilise tous les moyens possibles pour retrouver sa mère.

Véritable hymne aux mères.

Ce roman, dont j’ai tourné les pages sans m’arrêter, est un véritable hymne aux mères, celles qui font tout sans que l’on s’en aperçoive, celles que l’on aime sans le leur dire, celles qui se démènent sans recevoir de merci. Il est tout autant un portrait à la fois de la famille et de la société, et pose la question essentielle de l’attachement à ses racines. L’écriture est brillante, tout à la fois fine, délicate, parfois populaire et animée d’humour « Les croissants sont plus gris qu’une fourrière et les flans dégoulinent comme des pifs enrhumés. » Elle est aussi vibrante, dotée d’un grand souffle de vie et d’une jolie poésie. L’amour y est présent et l’amitié aussi. Salmane, Hédi, Archie, trois hommes attachants de par leurs faiblesses, leurs défauts, mais aussi leur immense sensibilité cachée.

Voilà un remarquable premier roman, extrêmement bien construit et abouti. Un roman qui se lit d’une traite la gorge serrée et malgré tout le sourire aux lèvres : coup de foudre !