Il faut un moral d’acier, une humeur à toute épreuve et une grand dose d’optimisme pour ressortir indemne de cette histoire de vie commune pour le moins tristounette.

Elle nous parle de la rencontre, le soir de la fameuse finale de la coupe du monde de foot de 1998, de Nicolas et Victoire. Ils sont dans le même bar, se retrouvent collés l’un à l’autre et finissent la nuit ensemble. Ils ne sont véritablement heureux ni l’un, ni l’autre, plutôt révoltés mais sans pour autant réagir. En un mot ils se ressemblent et ne se quittent plus.

Leur vie de couple est d’un ennui sans nom, même dans l’amour :

« Alors qu’elle gloussait « guapo, guapo » tout en se tortillant, gênée par la couverture pliée en quatre qu’il n’avait même pas défaite, il la pénétra avec la sensation de rentrer dans un cimetière. »

Seuls quelques week-end, ici ou là leur apportent un semblant de bonheur. Ni le travail – tests d’hôtels et restaurants de luxe pour elle, statistiques pour lui – ni le chat qui vient bientôt agrandir la famille ne modifient le côté routinier de leur vie de couple.

Je n’ai pas réussi à entrer en empathie avec ces personnages, je n’ai pas réussi à me sentir concernée par leur vie. Je n’ai réussi à ressentir ni le mordant, ni la drôlerie dont fait état la quatrième de couverture. Je n’y ai vu qu’un manque de consistance aggravé par une écriture sans relief, lancinante. J’aurais tant aimé des pleins et des déliés, un peu d’optimisme, de l’emballement, de la gaieté. Mais tout est triste

« L’un et l’autre n’avaient jamais eu d’amis… Ils n’avaient eu que des camarades d’école, généralement parmi les plus insignifiants de la classe, tristes fantômes interchangeables qui se dissolvaient d’une année sur l’autre. »     

Et je m’y suis ennuyée.

Alors, oui, la vie à deux peut prendre les couleurs d’un ciel d’orage. Oui, les contingences du quotidien, les mesquineries, la vaisselle, les courses et le reste obscurcissent souvent le décor idyllique de l’imaginaire. Est-ce cela qui finalement me dérange ?  Est-ce la lucidité de l’auteur que je ne parviens pas à accepter ? Je ne sais et j’espère simplement que d’autres sauront trouver le chemin qui mène au plaisir de ce roman.

Editeur : Lattès
Date de parution : 4 Janvier 2017
nombre de pages : 376