Nous avons donc bien discuté – j’ai beaucoup parlé, mais il m’a aussi raconté de nombreuses anecdotes – et je l’ai quitté, son ouvrage dédicacé dans mon sac. Le roman se lit en deux temps, trois mouvements : c’est en quelque sorte sa vie qu’il nous narre ou plus exactement ce qu’il appelle son passage à la vingtaine. Ecrit entre 19 et 21 ans, il nous relate ses coups de cœur, ses coups de mou, ses amours et sa peur de passer de l’autre côté de l’adolescence, son quotidien, quoi !
Les chapitres, tous très courts et ponctués pour certains du compte à rebours de son anniversaire, se succèdent à la vitesse grand V. Comme l’écrivain, le texte est énergique, agréable et souvent comique. Le vocabulaire, pas toujours académique, a en revanche parfois choqué la vieille enseignante à la retraite que je suis. J’ai par ailleurs été agacée par la forme prise par ses dialogues, cette manière, ce parti pris, de ne pas inverser le sujet et le verbe :
- « Mais de quoi tu parles ? je fais
- De ce truc qui est sorti de toi, il dit… »
J’aurais souhaité plus d’universalité dans le propos. J’aurais préféré plus de profondeur dans l’étude de cet âge qui signe la fin de l’adolescence, peut-être moins d’égocentrisme. Mais après tout c’est un roman autobiographique, normal qu’il se mette en scène !
J’ai aimé, en revanche, le côté enfant, la peur de devenir adulte, les discussions avec un père trop souvent absent, l’enthousiasme lié à l’aménagement dans « son » appartement, le besoin des copains, les « on ne se quittera jamais », une nécessité d’amour, d’amitié, chevillée au corps, la tristesse camouflée à l’idée d’un avenir inconnu. J’ai aussi beaucoup apprécié les déambulations dans Montpellier, les noms de rues connues, de lieux visités, de bistrots fréquentés.
Un dernier bon point pour le chapitre ultime, décompte des soixante dernières secondes avant le vingtième anniversaire ! Une belle trouvaille.
Editeur : Bamboo (Collection Grand Angle)
Date de Parution : 16 Mais 2018
Nombre de pages : 221