Un récit en forme de conte…
Dans cet ouvrage, l’auteure nous conte – oui, il y a quelque chose du conte dans ce récit – l’histoire de Romain, neuf ans et quelque peu différent des autres enfants, qui disparaît lors d’une sortie scolaire. Des années plus tard et malgré d’importantes recherches, toujours aucune trace de l’enfant, personne ne l’a retrouvé. Nous lisons ce que nous sommes, c’est mon point de vue. Alors moi, j’ai le l’ai lu telles la mère, la grand-mère que je suis et l’enseignante que je fus, responsable de mes enfants et aussi des élèves qui m’étaient confiés. Ce fut une lecture captivante, haletante, émouvante, noyée des larmes des personnages. Car, ils en ont beaucoup versé…la mère, le père, les frère et sœur mais aussi l’enseignante, jamais remise de ce drame.
Une très belle écriture…
Cécilia Castelli possède cet art particulier qui, joliment, mêle rêve et réalité, vérité et imagination, évidence et illusion. D’un fait a priori ordinaire, que l’on appelle « divers » dans les journaux, elle compose une véritable fable où les enfants le disputent à des chiens qui volent, où des fourmis prennent beaucoup de place, où les sorcières existent aussi. Son écriture est d’une grande beauté, poétique, imagée qui raconte la nature et la faune des forêts, qui décrit la luminosité autant que la noirceur.
« Il y avait l’air et le vent. Toute la douceur au bord des falaises…Mille étourneaux piailleurs… En une fraction de seconde, ces derniers s’envolèrent, formant dans le ciel un imposant nuage de plumes et de becs. »
Et puis il y a la construction, à nulle autre pareille, qui virevolte d’un personnage à l’autre, qui parle du présent et puis sans coup férir revient au passé, obligeant le lecteur à plus d’attention. Ne pas s’arrêter, poursuivre l’aventure, voilà à quoi l’auteure nous oblige pour ne pas perdre le fil jusqu’à une très belle fin. Une réussite totale !
Sans oublier la magnifique couverture !
Editeur : Le Passage
Date de Parution : 18 Août 2022
Nombre de pages : 211