Mika n’est plus…
« Petite sœur », c’est ainsi que Mika appelait Alice
« …en plissant les yeux, alors qu’[elle] était sa grande sœur… ».
Mais aujourd’hui, Mika n’est plus, il est mort, il avait vingt-huit ans. Et Alice est dévastée, bien qu’elle ne l’eût pas revu depuis de longues années. Sur les conseils de sa grand-mère Georgia, elle part dans une ville inconnue,
« …dans un appartement calme et lumineux avec… une vue imprenable sur le fleuve »,
celui
« d’un certain Monsieur Tournon qui cherchait de façon urgente quelqu’un pour nourrir son chat et s’occuper de ses plantes… »
Force, élégance, subtilité…
L’auteure analyse avec force, élégance et subtilité le mystère des relations fraternelles, des relations particulières abordées avec une infinie délicatesse. L’écriture est ciselée et magnifique qui apporte au texte douceur et sensibilité. Le personnage d’Alice passe du présent au passé et réveille chaque seconde de cette vie à deux, deux enfants, deux adolescents jusqu’à cette rupture dont elle n’a jamais fait le deuil.
Dans ce roman, j’ai apprécié de ressentir, comme s’il s’agissait de ma vie, toutes les émotions évoquées « …l’humide, le mouillé, le salé, le serré. » J’ai apprécié les personnages annexes : le chat « Virgile [qui] a refait surface. » après avoir déserté l’appartement avant même l’arrivée d’Alice, mais aussi la plante carnivore. Et j’ai adoré Tiago le « joggeur-crabouilleur » qui « [la] caresse avec un pinceau. » Et lui apporte tant d’amour.
La fin est belle, emplie d’espoir et d’amour. Le chemin fut difficile mais au bout demeure le petit Mika, celui qu’elle aimait tant. Quant au grand,
« Que son fantôme aille au diable, [elle] n’en a plus besoin. »
Editeur : Gallimard
Date de Parution : 18 Août 2022
Nombre de pages : 240
Roman lu dans le cadre de ma participation au jury pour le Prix du Roman Fnac 2022.