Sylvie Meyer…

Ce roman est l’histoire de Sylvie Meyer, une femme de cinquante ans et mère de deux enfants. Son mari l’a quittée, sans fracas, elle assume, ne pleure pas et continue sa vie à la Cagex, une entreprise de caoutchouc dans laquelle elle dirige une section. Sylvie est de ces femmes simples, que l’on remarque à peine. Elle est travailleuse et fiable. Et puis un beau jour, ou plutôt un soir, elle va commettre une faute. Elle se met en délicatesse avec la loi. Elle craque, en somme. Elle n’est pourtant pas méchante, Sylvie. Elle est juste otage, otage d’une vie dont elle ne veut plus. Et c’est en « dépassant les bornes » qu’elle va tout à coup se sentir libre.

Un magnifique portrait de femme

Nina Bouraoui signe là un magnifique portrait de femme. Je sais, c’est écrit sur la quatrième de couverture, mais je plussoie. J’ai aimé, beaucoup, l’écriture de l’auteure. Les phrases sont courtes, percutantes, efficaces :

« La joie se construit. Elle n’arrive pas par miracle. La joie, c’est les mains dans la terre, la vase, la glaise, c’est là que l’on peut l’attraper, la capturer. »

Elles vous prennent par la main et vous entraînent sur le chemin de Sylvie qui sautille, trébuche, repart. Il est impossible alors de s’arrêter. Impossible parce que au fur et à mesure que les pages se tournent le rythme s’accélère. Les mots s’enchaînent et deviennent logorrhée. Ils traduisent parfaitement les sentiments, les ressentiments.

Nina Bouraoui a le don d’explorer notre société et ses travers, ses horreurs, sans en avoir l’air. Sans fioritures, juste avec des mots simples, sans jugement aucun, elle observe et restitue. Et, longtemps après, ses mots continuent de résonner.

« Otages », un récit que l’on ne peut lire que d’une traite, le souffle court.

Editeur : JC Lattès
Date de Parution : 2 Janvier 2020
Nombre de pages : 170