En rouge et noir.

Cet ouvrage aurait tout aussi bien pu s’appeler « Le rouge et le noir ». Le rouge est partout, je veux parler du sang même si le vin coule aussi beaucoup. S’ensuit une histoire toute enveloppée de noir, un noir opaque, profond, tragique. Certaines scènes m’ont même parfois obligée à détourner un instant le regard tant les images étaient insupportables. Il n’en reste pas moins que la qualité est extrême à la fois dans l’écriture et dans la construction.

Un vol d’héroïne, un assassinat.

L’assassinat d’une jeune policière lié au vol de soixante-dix kilos d’héroïne, au 36 quai des orfèvres, met le feu aux poudres. Greg ne peut pas laisser passer ça, d’autant qu’on s’en prend à ses proches. Les personnages sont forts et bien décrits. Tous ont des failles qui les rendent presque sympathiques. Certains le sont vraiment et d’autres beaucoup moins.

Un récit bien écrit, haletant, passionnant.

Le récit est fort bien écrit. Il est haletant, passionnant, ponctué de cliffhangers savamment placés, de références littéraires, de réflexions politiques. Le tout rythmé par les mélodies de Léonard Cohen. Les descriptions des lieux sont détaillées et fouillées. Carl Pineau nous balade avec talent dans des lieux mythiques – le Quai de la Fosse, endroit emblématique du passé de Nantes – aux côtés des différents protagonistes de cette chasse à « l’héro », ses dealers et ceux qui les pourchassent. Il est bien difficile de savoir qui commande, obéit, qui est ami, ennemi, sur qui chacun peut compter. On a l’impression que les cartes sont constamment redistribuées et que les alliés d’hier sont les adversaires d’aujourd’hui. Et quand je dis que l’auteur nous balade… Je défie quiconque de deviner une fin pour le moins surprenante.

« Le Nantais », un personnage attachant, un roman noir, captivant, addictif.