C’est samedi.

C’est samedi, il fait beau et c’est barbecue chez Elisabeth. Ses quatre enfants – les garçons Sean et Winston et les filles Jacquelyn et Rose – ainsi que leurs conjoints et enfants doivent s’y retrouver.  Et comme d’habitude, c’est Jacquelyn qui a tout orchestré. A y regarder de loin, la famille est parfaite, typique des familles américaines qui ont réussi : bonnes situations, belle maison, et, apparemment, la joie de vivre. Oui, mais voilà, lorsqu’on s’approche, lorsque l’on observe avec attention chacun des protagonistes, lorsque l’on écoute subrepticement leurs propos, on s’aperçoit très vite que tout est leurre.

Une étude familiale réussie.

Céline Spierer a parfaitement réussi cette étude familiale traitée telle une tragédie classique et ses trois unités, et, à travers elle, celle de la société. Une société sûre d’elle et certaine que rien ne peut lui arriver. Et pourtant… attendons la suite. Elle utilise une écriture simple, limpide, fluide. La lecture est aisée qui, une fois commencée ne peut s’arrêter. Entre présent et passé, on apprend tout de la face cachée des uns et des autres, des traumatismes, des craintes et des malheurs qui ont ponctué leur vie. La construction est parfaite qui décortique les moments importants, revient en arrière, et pousse à réfléchir et comprendre. Le tout est empli d’une extrême pudeur et de beaucoup de délicatesse.

Du Suspens jusqu’à la fin.

Un roman qui ménage le suspense jusqu’à la fin, une histoire salée saupoudrée de quelques grains de sucre, un moment de lecture particulièrement passionnant, je trouve et…parce que j’aime beaucoup les expressions suisses romandes, le plaisir de découvrir cette phrase : « Elle l’avait alors entraînée dans la salle de bains attenante, avec sa baignoire sur pieds et ses murs de catelle pêche. »

« Noyade », un plaisir inattendu, émouvant et touchant.