L’Afrique…
Une nouvelle fois, l’auteure nous emmène en Afrique, dans
« le désert des dunes, infiniment renaissantes, du Sahara. »
Ce thème cher à son cœur et maintes fois abordé l’est à nouveau avec la même écriture poétique, le même jeu des mots répétés à l’envi, triturés, travaillés. Je ne l’ai pas lu comme un roman mais plutôt comme un conte, une mélopée, une ode à ce désert sans cesse recomposé. Les phrases ondulent à l’image des dunes ridées par le vent.
Liberté…
Des thèmes importants sont abordés à travers la vie de son héros. La liberté, que sa mère veut lui apporter en l’envoyant à la ville apprendre à lire et à écrire
« Ma mère a voulu mon départ… » Toi, Adama, tu iras à l’école, a-t-elle dit. L’école, c’est la liberté. Lire et écrire, c’est la liberté. Toi, Adama, tu seras libre. Libre de quitter le désert, d’écrire le désert… »
Et Adama, obéissant, part à Bamako. Mais libre, le sera-t-il vraiment ? Il demeurera sous la coupe de sa mère jusqu’à la mort de celle-ci. Il acceptera un mariage arrangé, des enfants d’une femme qu’il n’aime pas et la charge de remplacer son père à la tête de la tribu.
Fidélité aux origines…
Liberté, mais aussi fidélité aux origines. Il n’est pas facile de faire un pas de côté. Pour avoir quitté son désert, pour être allé à l’école, avoir appris à lire et à écrire, Adama est considéré comme un traître par les siens. Et il n’était pas là quand les soldats d’AQMI ont attaqué le campement, tué son père et une partie de sa fratrie. Car de cette organisation terroriste et de ses méfaits il est question aussi. Une mémoire pour ceux qui en sont victimes, une mémoire pour ceux qui luttent.
Peu de pages – trop peu ? – pour dire le désert et sa beauté, mais aussi ses malheurs. L’enfant Peul deviendra grand, diplomate et écrivain. Il rencontrera l’amour mais il restera pour toujours
« …Adama, celui qui porte le Sahara en [lui], comme une rime. En « a » … »
Editeur : Vibration Editions
Date de Parution : 1er Mars 2022
Nombre de pages : 104