Ils viennent d’Afrique, d’Asie, d’Europe…

Peut-être dans un esprit de parité, Damien Glez nous offre dans ce nouvel album trente-deux portraits d’hommes, autant que ceux des femmes, préalablement parus. Ils viennent d’Afrique, d’Asie, d’Europe. Ils sont petits ou grands, âgés ou très jeunes, et racontent chacun une histoire drôle, triste, émouvante ou encore pathétique. Derrière chaque trait, qu’il soit de crayon ou de plume, naît un sentiment fort.

Quelques figures…

Si le « Narcisse creusois », dont la musculature ne peut cacher la vacuité du regard m’a amusée,

« Il se mesure le zboub/À longueur de journée/Et baptise son mektoub/Téléréalité

Playboy tendance Narcisse/Nombril tendance lustré/Box tendance sans office/Vie tendance à oilpé »

« Le lionceau du califat » m’a émue presqu’aux larmes, les yeux écarquillés de ce petit garçon résumant à eux seuls l’horreur d’un monde en guerre.

« Cador de cinéma/Cabotine en mariole/En djihadiste imberbe

Lionceau du califat/Il soulève le doudou/Teddy en fin de course

Fait comme à Falloujah/Il égorge son nounours. »

Heureusement, le « Zamoureux » est là, petite frimousse souriante, pour nous réconcilier avec la vie car…

« C’est ce 14 février/Qu’il va faire sa déclaration/La lettre dans la boîte à goûter/Entre patafix et crayons

D’accord il a six ans trois quarts/D’accord elle est en CM1/Mais les zamoureux sont buvards/À l’encre d’émois enfantins

Et d’autres encore…

Je pourrais ainsi passer en revue chacun des personnages, vous parler de « Théo sous X », celui de la couverture, à la recherche de ses origines, de ce visage couturé, « L’homme aux cicatrices… » celui de la planche intitulée « Le cliché suspendu », ou encore de « Mayamiko » « Homme noir mais à la peau blanche… » qui risque la mutilation ou pis encore l’assassinat. Mais je vous laisse le plaisir de regarder, de disséquer, vous imprégner, décortiquer chacune des images, chacun des textes. Je vous laisse écouter le ton grinçant, saisissant, parfois amusant mais toujours puissant des paroles, et vous émerveiller de la force du coup de crayon. Je vous laisse admirer sa galerie de personnages attendrissants, touchants, bouleversants et tous, particulièrement attachants.

Et comme pour « Noires & blanches »,  je dirai qu’il est un ouvrage à classer au rayon des beaux livres, à déguster, lire et relire et à offrir.

Editeur : La Trace
Date de Parution : 19 Janvier 2023
Nombre de pages : 80

 

Je remercie chaleureusement les Editions La Trace pour cette nouvelle lecture.

Et en rappel, la publication de « Noires et blanches » ⇓

https://memo-emoi.fr/noires-blanches-damien-glez/