Monsieur Anatole, hormis son élégance, n’a rien que de très banal. Petit employé de banque, il vit seul dans son appartement, n’a pas d’amis, et se comporte parfois bizarrement. Le roman s’ouvre sur une dégustation de yaourt aux cerises, des taches…
« Des taches larges et empourprées… «
qui ramènent le personnage quelques années en arrière….
L’ouvrage a quelque chose d’étonnant, d’original et d’effrayant qui dès le départ m’a donné le frisson. En effet, derrière le côté « bien sous tous rapports », ce Monsieur Anatole présente des signes particuliers, des attitudes curieuses, des réflexions surprenantes. Il semble vouloir se venger d’une enfance malheureuse, faite de moqueries, de manque d’amour, de rejet. Mais raconter l’histoire serait la dénaturer. Il faut la lire attentivement, de bout en bout jusqu’à la dernière page, véritable illustration du sujet… J’ai, pour ma part, parcouru ce livre à toute allure et d’une seule traite. Le rythme est vif qui entraîne d’une page à l’autre. Le ton est addictif, l’écriture sèche qui traduit parfaitement la personnalité du narrateur, son manque d’empathie pour quiconque. La réflexion y est profonde et tout le long du récit, nous nous baladons entre réalité et illusion. C’est ce qu’un médecin explique à Monsieur Anatole, hospitalisé après un malaise :
« En fait, le problème, c’est que vous voyez des choses qui n’existent pas et, précision fondamentale, à l’inverse, vous ne voyez pas les choses qui, elles, existent réellement. »
Je regrette toutefois comme un essoufflement au bout d’une centaine de pages. Et les quelques trente dernières, particulièrement, me parurent longues, même si la toute fin – à ne surtout pas lire avant – m’a permis de comprendre qu’elles étaient nécessaires.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 6 Février 2020
Nombre de pages : 203