S’agissait-il vraiment de cette actrice que j’aime tant pour son talent, sa classe et sa beauté ? Actrice, certes, mais romancière ? Pour une surprise, c’était une surprise… et une belle, je l’avoue, une fois le livre refermé.
« Ode était mon ciel et ma terre. Elle était mon ode. Tout un poème. »
Voilà, tout est dit dans ces quelques mots. Ce premier roman d’Aure Atika est en effet un véritable cri d’amour, une élégie poignante, une déclaration de tendresse, d’un attachement sans faille, d’une admiration sans borne, un hymne à sa mère, Odette, Ode comme elle aime à se faire appeler.
Cette dernière est pourtant bien loin de l’image de la mère classique. Elle n’est pas du genre à préparer du chocolat chaud et des tartines, à astiquer une maison parfaite, à entourer sa fille, la protéger, la rassurer. Elle part sans crier gare, laissant une petite fille éplorée, revient sans prévenir, étonnée. Elle parle, elle pleure, elle souffre et sa petite est là. Elle la console de ses chagrins d’amour, elle a mal pour elle dans ses moments de manque, elle la suit dans ses nuits de débauche. Elle est la petite, mais aussi l’adulte. Elle est la fille, mais aussi la mère. Pourtant elle aime cette mère fantasque, l’admire et ne voudrait pour rien au monde en changer.
J’ai beaucoup aimé l’écriture d’Aure Atika, à la fois simple et légère, qui sert parfaitement ce récit. Les mots sont précis qui dépeignent le regard de l’enfant porté sur l’adulte. A aucun moment elle ne juge, et me permet à moi, lectrice, d’entrer en empathie avec le personnage. Elle se contente de décrire cet univers avec beaucoup de justesse, une grande pudeur et sans acrimonie. En racontant l’histoire de sa maman, c’est la sienne aussi qu’elle nous dévoile, la façon dont elle s’est construite et qui la rend plus importante encore à mes yeux.
Editeur : Fayard
Date de parution : 8 Février 2017
nombre de pages : 208