Une lecture poétique et musicale.

Pas étonnant, me direz-vous, de la part d’un auteur musicien. Et dans ce dernier opus, cette fibre m’a semblé encore plus présente. La musique est déjà dans le titre. Mirabelle, ça chante, ça danse, ça tournoie et il n’y a pas que ça. Benjamin, le héros, est, lui aussi, écrivain, un rêveur qui passe beaucoup de temps à sa fenêtre et invente des vies aux passants qui déambulent ou s’arrêtent pour attendre le bus juste en face. C’est ainsi qu’il repère une vieille dame affublée d’un grand chapeau, accompagnée d’une jeune femme de grande beauté…Cette dame au chapeau est Joséphine et notre Benjamin va entrer dans sa vie d’une drôle de manière. Et quelle vie !

Et puis l’amour.

Et puis il y a l’amour…très présent. Celui, passé, de Joséphine et celui, bien présent, de Benjamin et Elsa, la jolie jeune femme de l’arrêt de bus.

Et aussi l’Histoire.

L’auteur nous livre ici un récit passionnant aux mille facettes. A travers les romans et les lettres de cette Joséphine, les rêveries de l’écrivain en herbe à son balcon, il nous entraîne dans un tourbillon qui mêle la grande et la petite histoire depuis les grandes heures de la résistance jusqu’à celles de mai 68 en passant par l’Indochine, Suez et la guerre d’Algérie. C’est un véritable ballet auquel nous assistons, sans oublier l’amour qui subrepticement s’immisce. L’écriture est magique, poétique. Philippe Moncho s’amuse avec les mots et les rimes, les phrases s’enchaînent, musicales et légères, d’une élégante limpidité.

Et Mirabelle, alors, qui est-ce ?

Et pourquoi « Mirabelle », me direz-vous ? A vous de le découvrir. Si vous êtes curieux, vous trouverez la réponse en lisant la quatrième de couverture. Si, comme moi, vous préférez vous plonger dans le roman sans en rien connaître, vous la rencontrerez au détour d’une page. Et, croyez-moi, vous ne l’oublierez pas.

« Mirabelle », un roman aussi savoureux et magique que la liqueur du même nom. Sans oublier la magnifique première de couverture.