Il tente de décrypter ce « prodige » de la littérature, autant adulé qu’exécré.

En un prologue, cinq chapitres et un épilogue « Michel Houellebecq en auteur feel good » des plus jouissifs, il nous brosse du personnage un portrait approfondi et fort intéressant. Comment un agronome de formation devient-il écrivain à quarante ans ? Est-il un génie, un grand écrivain ou, tout simplement comme certains ne se privent pas de le penser et même de le dire, un imposteur, ou encore les trois à la fois ? C’est à toutes ces questions que l’essayiste s’emploie à répondre, ou pas, avec une certaine dose d’humour mais aussi une grande érudition.

Fouillé, construit à la manière d’un inventaire, l’essai de Paul Vacca fait habilement le tour des particularités de l’auteur, analyse non seulement son œuvre mais aussi son comportement. L’allure dont je parlais en introduction, c’est ce à quoi Paul Vacca fait allusion lorsqu’il évoque « …une posture inimitable lors de ses apparitions médiatiques et une présence physique unique qui constitue mieux que tout sa signature ». Il suffit de se souvenir de sa prestation au cours du 20 h de France 2 auquel il avait été invité pour la sortie de son roman « Soumission ». David Pujadas qui l’interviewait n’avait obtenu pour seules réponses que des « Euh, ni l’un ni l’autre » ou encore « Oui, je ne sais pas, je ne sais plus… » Difficile pour le journaliste de rebondir devant cette « indécidabilité », traitée dans le chapitre V intitulé « Technique du coup d’éclat ». 

En un mot, que l’on soit houellebecquien, « adjectif forgé à partir de son nom – qui plus est de son vivant – » ou pas , cet ouvrage présente un état des lieux particulièrement riche de cet auteur, reconnu dans le monde entier et dont l’œuvre y est qualifiée de « …cantique de notre condition quantique. »

Brillant, je vous disais… et drôle !

Editeur : Robert Laffont (collection « nouvelles mythologies »)
Date de Parution : 24 octobre 2019
Nombre de pages : 160