« Meursault, la suite…

« Pendant mon procès, on m’avait fait passer pour un monstre insensible. Je savais que c’est pour cela qu’on m’avait condamné, et non pour avoir tué un Arabe, un voyou de surcroît… » Nous y voilà, il s’agit bien de lui. Il attend dans sa cellule le moment où on viendra le chercher pour le mener à l’échafaud. Or, d’une part on lui apprend que sa « condamnation à mort vient d’être commuée en réclusion criminelle à perpétuité », et quelques jours plus tard, on l’exfiltre – de nuit – pour l’envoyer en France, dans les Alpes. Nous sommes en 1942 et donc en pleine guerre. 

Qu’attend-on du personnage ?

Qui est à l’origine de cette décision ? Quels services devra-t-il rendre ? S’en sortira-t-il ? Que de questions ! Ce récit est en quelque sorte une suite à l’ouvrage qui a vu naître le personnage. A la suite de l’ouvrage de Bernard Fauconnier, et avant d’écrire cette chronique, j’ai pris soin de me replonger dans le roman d’Albert Camus, « L’étranger ». Et j’ai eu l’impression de découvrir un nouveau Meursault.

Une belle écriture, une belle couverture.

Si j’ai trouvé des similitudes dans l’écriture : concision, limpidité et simplicité, phrases courtes et claires, travaillées sans en avoir l’air, j’y ai découvert un personnage plus mature, plus déterminé,  » Le plan, je ne le connais pas. Et maintenant, je ne ferai plus rien que je n’aie pas décidé ». L’indifférence n’est plus, remplacée par une volonté de s’engager, d’imposer ses vues, de choisir sa vie. La fin reste ouverte, énigmatique, inexpliquée et en cela je la trouve particulièrement intéressante. Elle est en totale adéquation avec la couverture, particulièrement bien choisie… vous comprendrez pourquoi en lisant le roman.

Un petit roman – par le nombre de pages – qui a tout d’un grand.