que dans la vraie vie les gens ne sont pas aussi solidaires, empathiques, généreux. On pourrait penser qu’il est un peu sirupeux, doucereux, trop sucré. Ce serait le réduire à ce qu’il n’est pas seulement. Certes, il est doux et plein de bons sentiments mais justement il est pareil à un pansement. Il fait un bien fou et personnellement j’en suis ressortie rassérénée. Voilà, c’est un feel good book qui donne confiance dans l’autre.
Mais il n’est pas que ça et derrière la grandeur d’âme de chaque personnage se cache des fêlures, des douleurs et des regrets. Chacun a eu son lot de malheurs dont il s’est sorti tant bien que mal. La romancière aborde aussi, subrepticement des thèmes importants. La maladie, qu’elle soit physique ou d’ordre mental, y est vue sans fard mais sans pessimisme. J’y ai trouvé, donnés de manière très discrète, des conseils sur la prévention médicale, le ravage des non-dits et l’intérêt de tout expliquer, même aux enfants. Elle mêle très intelligemment des protagonistes de cultures et origines différentes, de diverses générations. Lorraine Fouchet nous donne à lire l’humanité dans toute sa beauté. Son écriture est d’une grande simplicité mais elle est chaleureuse, bienveillante, joyeuse.
J’ai commencé ce livre et ne me suis pas arrêtée, entraînée vers la fin inexorablement, une happy end, il ne pouvait pas en être autrement. Mais après tout, pourquoi pas ? Happy end, certes, mais malgré tout empreinte de lucidité. Tout le monde ne peut gagner : « Le destin est comme un pécheur qui lance son filet en haute mer. Certains sont pris dans la nasse, d’autres passent à travers les mailles du filet, ils sont libérés, par leurs ravisseurs, ils survivent au crash, ils émergent des tôles froissées, les médecins et les chirurgiens les sauvent. Michèle H., Nicole V., Didier B., m’ont sortie du filet et rejetée à la mer. Je file vers les eaux calmes, je l’ai échappé belle. »
Editeur : J’ai lu
Date de parution : 8 Février 2012
Nombre de pages : 382
Précédemment paru chez Robert Laffont le 1er Janvier 2010