Quelques traces blanches seulement sur une couverture rouge, un titre pour le moins mystérieux, et pourtant une grande curiosité, un désir de l’ouvrir tout de suite… je l’ai refermé à peine deux heures après…
Emportée par l’écriture nerveuse de la romancière, j’ai eu l’impression de voler au-dessus de ses courtes phrases, de courir, d’aller vers quelque chose qui à la fois m’attirait et m’inquiétait. Catherine Delcour, actrice, est au sommet de son art lorsque nous la rencontrons
« Le théâtre est ma façon de vivre, je l’aime à jamais, et le cinéma ma façon de travailler, je ne peux me passer ni de l’un ni de l’autre. »
Malgré ça, quelque chose se dessine, quelque chose de flou, que j’ai ressenti sans trop savoir, une impression, une intuition… Elle est entourée de sa fidèle Nina, à la fois assistante, confidente, sœur, souffre-douleur ? et de Jean son amant depuis quinze ans, jamais vraiment là, doté qu’il est d’une femme… Mais Catherine doute tout à coup…
« Jean aligne les questions, les unes après les autres, me parle de mille choses qui m’étourdissent. Comme une armée en déroute, les mots désertent, les idées sortent des rangs pour me livrer bataille. »
Pascale Lécosse a pris le parti de parler de LA maladie avec légèreté, par petites touches, allusions, métaphores. La pathologie n’est jamais précisément citée, mais suggérée et abordée d’un double point de vue : celui de Catherine, fantasque et tragédienne dans l’âme et celui de Mina, la sage devenue le garde-fou. Pour l’égoïste que je ne pense pourtant pas être, la perte de contrôle mental est difficile à supporter. Elle me fait peur et mal. Je me suis petit à petit recroquevillée mais suis allée au bout.
Si je reconnais à ce texte nombre de qualités, sensibilité et finesse, sobriété des mots utilisés, luminosité des sentiments, si sa lecture m’a intéressée, il m’a manqué un petit quelque chose, une certaine puissance, peut-être, pour être tout à fait envoutée.
Editeur : La Martinière
Date de parution : 17 Août 2017
Nombre de pages : 128
J’avais été très touchée par ce petit roman.
C’est vrai que c’est une belle histoire. Touhante : c’est le mot.