Blanche…

Blanche, le prénom de l’auteure, c’est aussi celui de son personnage principal. Blanche, jeune lycéenne, rencontre Hugo, un garçon évanescent, étonnant, inconstant. Mais,

« Hugo a tant de charme. Il a les yeux marron, les cheveux marron, des vêtements marron. Il est petit. On lui donne quatorze ans alors qu’il en a dix-sept. »

Elle en est bouleversée et voudrait le connaître. Elle le sent différent, comme elle, et s’y attache. Mais lui, justement n’est pas du genre à rester ligoté, il est inaccessible et changeant. Alors, ils vont s’inventer leur histoire, aller, venir, virevolter

Entre eux va naître une relation particulière faite de hauts et de bas, de ce je ne sais quoi à la lisière de sentiments variés. Ne vous attendez pas à un roman d’aventure, ni même d’ailleurs à un roman d’amour classique. Ne vous attendez pas à de l’action. Non, l’auteure nous invite plutôt à contempler les deux protagonistes dansant un tango argentin sur le rythme « 2, 2, 1 ». Elle avance, il recule. Il avance, elle s’arrête. Au jeu du « je t’aime, moi non plus », on ne sait qui est le plus fort.

Ce qui est fort…

Mais ce qui est fort, c’est l’étude psychologique fouillée, détaillée, triturée, à hauteur d’adolescence. A l’aide d’une écriture superbe à la fois poétique et musicale, de phrases courtes au rythme trépidant, Blanche Martire nous entraîne à la suite de ces deux amis dans une ronde folle. Les mots sont beaux :

« Hugo est un songe éveillé. Un magnifique cauchemar. Je suis moi-même une somnambule… »

Ils détaillent à merveille les gestes, s’immiscent dans les rêves, décryptent…

« Je sombre dans mes jours. Mon existence tient sur un fil… Hugo a ses démons aussi… Hugo a ses nuages, ses brumes, ses tourbillons. »

« Luciole » est vraiment un très joli roman, intelligent et lucide, qui aborde les questionnements de l’adolescence avec une grande délicatesse et porte un regard bienveillant sur ceux qui souffrent de leur différence.

Editeur : Fabert
Date de Parution : 12 Octobre 2017
Nombre de pages : 168