Un grand plaisir…

Un grand plaisir, même… car je trouve que ce roman révèle, s’il en était besoin, toutes les qualités de cet auteur capable, en quelques pages seulement, de nous raconter un drame à la manière d’un roman noir mais… bourré d’humour, n’hésitant pas à utiliser tous les poncifs du genre. Ce soir-là, le 24 décembre 1999, la neige tombe à gros flocons sur Durham, petite ville du Maine dans laquelle se prépare un événement majeur : l’anniversaire de Betty Holmes, et pas n’importe lequel puisqu’elle va avoir cent ans le lendemain. Betty était l’institutrice du village, relevée de ses fonctions à la suite de la disparition de trois de ses élèves dont les corps n’ont jamais été retrouvés. Muette depuis ce temps-là, elle va retrouver la parole pour faire une annonce majeure.

Ecriture enlevée, travaillée…et drôle…

Mais, de mon point de vue, l’important n’est pas seulement là. Il se trouve aussi dans l’écriture, enlevée, travaillée, descriptive à souhait et drôle qui plus est. Satire du roman noir américain, l’auteur n’hésite pas à caricaturer personnages et situations. Tout est prétexte à portraits jubilatoires :

« Sarah regarda le cul parfait de Sally, moulé dans sa blouse une taille trop petite…L’envers valait l’endroit. Les nichons de Sally Duchaussois semblaient être en bisbille avec la fermeture Eclair… »,

réflexions drolatiques, moments rocambolesques :

« …David Bloom avait livré trois couronnes mortuaires en lieu et place des bouquets prévus pour décorer le réfectoire. »

Et je ne spolierai pas la fin, absolument magistrale.

En un mot, un petit récit qui a tout d’un grand. Et, si j’ajoute les superbes illustrations de Thomas Ott et la beauté du papier écru, inutile de vous dire que je ne regrette pas ce choix.

Editeur : Finitude
Date de Parution : 7 avril 2023
Nombre de pages : 96

Comment ai-je pu le laisser passer lors de sa première édition en Mars 2010 ? Déjà chez Finitude !