Ecriture magnifique, léchée, délicate…

J’ai retrouvé avec le même plaisir cette écriture magnifique, léchée, harmonieuse, délicate. L’auteure s’amuse des mots, les triture, les assemble pour en faire des phrases à la douce musique. C’est ce qui m’a d’emblée emportée, les mots, véritable chant qui pousse à lire le texte à haute voix. Certes il s’agit bien de prose mais le rythme en est si poétique, si mélodique, que je l’imaginais déclamé en vers. Cette écriture rend belle l’histoire de Tanah,

« la princesse », seule fille, et dernière, d’une fratrie de sept enfants. Elle vit entre « Le Roi son père, Agapito Ier, souverain de Loin-Confins et des contrées annexes, Patelin, Petrassel, Macapète et Mouk-Mouk, Empereur honoraire d’Ergastule et Mitard »

et sa mère qui « s’agite à bruits sonores, vaisselle entrechoquée et claquements de portes, éclats de mécontentement. » C’est l’histoire d’une vie qui ressemble à un rêve, d’un père qui se raconte des histoires et les transmet à son enfant, jusqu’au jour où… elle a neuf ans et elle apprend que parfois, dans la vie, tout ce que l’on entend n’est pas la vérité.

Quelques longueurs…et pourtant…le roman est très beau

Même si, parfois des longueurs me sont apparues, même si après un départ fulgurant j’ai dû attendre la page 108 pour me sentir totalement happée par l’histoire, j’ai aimé ce roman. Je l’ai aimé pour les sentiments toujours emplis d’humanité brillamment traduits par l’auteur. Je l’ai aimé pour cette étude approfondie des séquelles que l’enfance laisse au plus profond de soi et qui explique les éventuelles difficultés de l’âge adulte. J’ai aimé la description objective de chacun des parents. J’ai aimé la restitution du monde de Tanah, sa rancœur envers ses frères qui ne lui ont jamais dit qui était véritablement leur père, l’impact des histoires de son père sur sa vie, la prise en compte tardivement des attitudes de sa mère.

J’ai vraiment aimé ce roman empreint de poésie, de tendresse, de délicatesse, d’amour infini.

Editeur : Rouergue
Date de Parution : 19 Août 2020
Nombre de pages : 208

Ce roman a été lu dans le cadre des « Explorateurs de la rentrée 2020 ». A cet effet, je remercie chaleureusement le site Lecteurs.com à l’origine de cette manifestation littéraire ainsi que les Editions du Rouergue et Joëlle Buch, co-Explo 2020, pour le prêt.