Elégance du paquet…

D’abord, le paquet était une merveille, d’une élégance rare…un très beau papier décoré, entouré de cellophane, une étiquette joliment crantée et dessous, la découverte d’une jolie couverture. J’ai tout de suite pensé que ça commençait bien. Sur le champ je suis passée au chapitre un et j’ai continué jusqu’à la fin. L’auteure nous raconte l’histoire de deux jeunes hommes : Romain et Laurent, tous deux incarcérés l’un pour complicité d’un meurtre et l’autre pour avoir tué un dealer. Ils vont partager la même cellule, apprendre à se connaître et à décoder les us et coutumes de leur nouvel univers.

Ecriture simple, fluide, harmonieuse…

L’écriture est d’une grande simplicité, d’une extrême fluidité et les phrases s’enchaînent harmonieusement, ce qui rend la lecture agréable et aisée. Nombre de thèmes fort intéressants et d’une grande profondeur sont abordés. Stéphanie Castillo-Soler interroge sur la liberté, naturellement, mais aussi le jugement que l’on porte, souvent à tort, sur les gens. Elle parle de solidarité, de compréhension, d’amitié aussi et d’amour. Elle dissèque les ressentis de chacun de ses personnages. Tous différents, ils apprennent chacun les uns des autres. Et si, un temps, Laurent, étudiant en école de commerce en vient à mépriser Romain pour son manque d’instruction, il sera dans l’obligation de reconnaître les qualités humaines et artistiques dont fait preuve ce jeune garçon.

Le roman est empli de bienveillance et d’amours qui naissent dans cette prison aux murs gris comme une fleur s’ouvre dans une mare d’eau stagnante. Le lire, c’est s’envelopper d’une douce couverture tissée de bons sentiments, d’esprit de solidarité, d’attention à l’autre et de reconnaissance d’aptitudes cachées. J’ai aimé aussi la part belle faite aux livres, les détails liés au travail de bibliothécaire attribué à un détenu, le bonheur, l’évasion et la liberté de penser qu’apporte la lecture.

Et j’ai apprécié la relation étroite entre l’histoire et le choix de la couverture.

J’ai cependant regretté un parfum de rose, peut-être trop entêtant. Certes le milieu carcéral est décrit avec ses difficultés, la saleté qui y règne, les bagarres, le froid des cellules, les caïds qui font la loi, mais cette partie m’a semblé manquer de développement. Insister davantage sur ces côtés négatifs aurait davantage, de mon point de vue, équilibré le récit et lui aurait apporté plus de crédibilité.

Il n’empêche, ce récit se lit facilement et apporte une douceur bienfaisante en ces temps difficiles. Il nous permet de croire encore en l’être humain.

Editeur : Librinova
Date de Parution : 6 Août 2019
Nombre de pages : 158

Je remercie chaleureusement l’auteure pour cette lecture.