Une belle découverte…
Belle découverte en effet… L’auteure raconte l’histoire Adrian Lamo, surnommé le « hacker sans abri » qui dénonça Bradley Manning, jeune militaire américain, lanceur d’alerte. Ils avaient pourtant la même philosophie, ils aimaient la liberté, voulaient que les informations soient accessibles à tous. Pourquoi Adrian a-t-il fait ça ? Je n’ai pas véritablement trouvé de réponse dans le livre. L’ai-je lu trop vite, emportée par une écriture vive, hachée, très belle dans sa rigueur et sa simplicité, par des phrases courtes et des chapitres qui le sont tout autant ?
Un thème original…
C’est possible et pourtant, j’ai aimé ce roman au thème original. J’ai ressenti beaucoup d’empathie, voire de tendresse, pour Adrian Lamo, personnage hors du commun, perdu dans une vie juste reliée à un ordinateur. J’ai senti l’échéance, la déchéance arriver. Je me suis posé beaucoup de questions. Je crois avoir vite oublié la raison de cette enquête pour me focaliser sur l’homme, ses faiblesses et ses manques. Car la fin, l’état de l’appartement dans lequel il est retrouvé mort ne laisse-t-il pas supposer qu’il était atteint du syndrome de Diogène ? Adrian Lamo souffrait-il d’une pathologie mentale ? Qui était-il vraiment, lui qui se gavait de toutes sortes de substances plus ou moins licites ? Pourquoi a-t-il trahi un jeune qui le vénérait, s’était confié à lui parce qu’il était son idole ? Avait-il ce besoin de se trahir lui-même ? De s’enfoncer, de couper le fil ?
Sous forme d’enquête, à travers les mots de quelques personnes proches d’Adrian, parents, amis, connaissances, Alissa Wenz réalise là le portrait magique d’un homme épris de liberté, un hacker au grand cœur qui ne nuisait pas, qui juste cherchait les failles et les réparait gratuitement et qui pourtant a trahi.
Editeur : Denoël
Date de Parution : 5 Janvier 2022
Nombre de pages : 272
Roman sélectionné pour le Prix Orange du Livre 2022, lu en qualité de membre du jury.