J’avais été attirée par la consonance bretonne du nom de l’auteur et le bigorneau du titre, un de mes fruits de mer préférés. Je m’en étais régalée. Le deuxième, « L’homme qui voulait aimer sa femme » m’a été adressé par la maison d’édition Anne Carrière que je remercie sincèrement.
Aujourd’hui, Marc a dix ans de plus.
Il est marié avec Vasilissa qui a quitté Moscou pour vivre à Paris avec lui. Leurs deux enfants sont adorables et leur chien, qui répond au nom improbable de Krouchtchev, suit une psychothérapie. Celui-là m’a quelque peu agacée, je dois l’avouer. Bref, une famille « lambda » en quelque sorte, sauf que Marc ne s’en contente pas. L’amour n’est plus passion et il souhaiterait y remédier… alors, il décide d’écrire un roman à la gloire de sa femme…
Le ton de ce nouvel ouvrage est toujours léger, pétillant, drôle. Les personnages possèdent tous un côté attachant. Même si Marc suinte l’égoïsme, pour ne pas dire l’égocentrisme, je ne peux lui en vouloir tant il met de bonne volonté dans ce qu’il entreprend. Vasilissa m’a semblé plus raisonnable, car plus tranquille et peut-être moins romantique. Je ne parle pas des relations familiales, toujours compliquées, je laisse ce soin à l’auteur « Cette affaire rejoignait la poussière des autres drames glissée sous l’immense tapis des non-dits familiaux. »
L’écriture est d’une grande simplicité parsemée de petites touches de poésie « Sur sa joue, un grain de beauté dessinait une île, une terre minuscule pour naufragé de la vie. Ses longs cils balayaient l’eau. » La lecture peut ainsi prendre la vitesse d’un cheval au galop. Rien ne fait obstacle aux pages qui se tournent prestement à la recherche d’une anecdote nouvelle ou d’un récent coup du sort, et Dieu sait qu’il en existe.
C’est léger, je l’ai déjà dit, et pourtant derrière tout ça se dessine une réflexion sur la vie de couple, l’art de faire durer l’amour et la nécessité continuelle de prêter attention à l’autre. Marc s’y emploie, maladroitement le plus souvent, mais le cœur y est. Il ne me fut pas désagréable non plus de retrouver des allusions relatives au premier récit de l’auteur.
Je conseillerais la lecture de ce roman à l’ombre d’un parasol au bord de l’océan ou sous un arbre, un verre de cidre à portée de main, à consommer avec modération, naturellement. Non, je ne parle pas du roman. Et vous pourrez imaginer le troisième volet de cette aventure celto-russe, peut-être bien déjà en gestation… au regard du cliffhanger final.
Editeur : Anne Carrière
Date de Parution : 18 Mai 2018
Nombre de pages : 250
😉