Après Théo, Augustin…

Théo n’est plus, à jamais figé dans la roche d’un volcan depuis un jour de colère. Et, c’est au tour d’Augustin de découvrir ce village et ses habitants aussi étonnants que les noms dont ils sont affublés. Augustin, artiste peintre, est le frère de Théo, aussi casanier que ce dernier était un aventurier. Il serait bien resté, lui, dans son antre, mais voilà, il a promis. Il a promis de partir à la recherche de ce frère disparu, d’essayer de comprendre cet homme dont il disait :

« …[qu’il l’admirait], et à la fois [lui en voulait], le salaud, de [l’avoir laissé se dépatouiller] seul, dans un marécage de tristesse ponctué par d’indestructibles habitudes rythmant le quotidien, le lot de ceux qui restent. »

Il rencontre aussi une femme et sa fille et comprend sur le champ que Maria et Lina – c’est leur nom – sont la fille et la petite-fille de Théo, autrement dit sa nièce et sa petite-nièce. « Love at first sight »…aussitôt naît un amour inconditionnel entre la petite Lina et ce grand-oncle qu’elle appelle instantanément grand-père.

L’histoire est belle, émouvante, touchante, et sublime est l’écriture de l’auteur. C’est à Lina, partie à la ville, qu’Augustin s’adresse dans une sorte de journal parce que, écrit-il,

« … depuis que tu es absente, là-bas, dans ton beau collège blanc, je ne peux m’empêcher de tricoter des mots, pour ne pas rompre le fil de nos voix aimant tellement se faire des confidences. »

Orfèvre, dentellier des mots…l’auteur est tout cela à la fois…

Alain Cadéo est un orfèvre, un dentellier des mots. Il cisèle ses phrases comme le joaillier travaille l’or pour sertir le diamant dans ses griffes. C’est la raison pour laquelle je n’en dirai pas davantage. Il serait présomptueux de ma part de poser des mots dénués d’intérêt sur ceux, d’une beauté rare, de l’auteur. Je préfère vous laisser découvrir cette merveille, vous laisser bercer par son rythme poétique. Et, même si l’auteur sème suffisamment de petits cailloux pour en comprendre le point de départ sans avoir lu la première partie, je ne saurais trop vous recommander de découvrir d’abord « Mayacumbra ».

« L’homme qui veille dans la pierre », un ouvrage d’un éclat indicible sur la transmission et l’amour intergénérationnels.

Editeur : La trace
Date de Parution : 13 Septembre 2022
Nombre de pages : 236

Je remercie chaleureusement l’auteur et la maison d’édition de m’avoir permis cette lecture en avant-première.

Et, si vous ne l’avez pas lu… voici « Mayacumbra » et ma chronique https://memo-emoi.fr/mayacumbra-alain-cadeo/