Il était une fois.

Il était une fois – oui, on pourrait commencer ainsi tant ce récit a des allures de conte – un jeune garçon de dix-huit ans au lendemain de la première guerre mondiale, André Izard, orphelin. Il vient, en effet, d’enterrer sa mère adorée emportée par la maladie, faute d’argent pour se soigner. Son père, lui, était mort avant la guerre, « Un accident, avait-on dit… ». Il se retrouve sans un sou et, pour payer le loyer de son pauvre taudis part à la recherche d’un travail. Seul Maître Simon, forgeron du village, bossu, tordu et la risée de beaucoup, lui offre le moyen de rester vivre dans sa masure. Pourtant André a des rêves… d’Amazonie, depuis qu’il a vu la troupe d’un cirque et notamment un homme avec un perroquet vert sur l’épaule…

Une écriture merveilleuse.

Ce roman est une merveille d’écriture, une suite de mots choisis, parfois désuets, en accord avec l’époque évoquée. Elle est poétique et musicale. Les phrases ondulent et entraînent le lecteur tranquillement, sans à-coups, vers la fin. Les personnages sont tous magistralement campés. Il y a Suzanne, la jolie fille dont André est amoureux, et puis la vieille Jourdan, la chatelaine qui employait la mère d’André sans jamais lui témoigner le moindre respect. Certes elle est riche, mais bien seule, ses fils étant morts à la guerre. Et il y a aussi dont j’ai déjà parlé, Maître Simon, le seul à tendre la main malgré les moqueries dont il fait l’objet.

Ce roman est court mais fort. Les personnages attachants, les lieux finement décrits et une fin inattendue, originale et vraiment réussie, en font une lecture passionnante.