Il s’agit en réalité d’un récit multiple puisque constitué de six novellas, romans courts, écrits par six auteurs différents. Les contraintes édictées étaient strictes et au nombre de trois : l’histoire devait se passer au moment de Noël, autour d’un personnage aux allures de Charlot, redingote et chapeau melon inclus, et comprendre aux alentours de cent mille signes.
Je dois avouer que le style fantastique n’est absolument pas mon genre littéraire et que j’étais véritablement inquiète de ce que j’allais découvrir. Mais Nicolas Feuz – dont je connaissais déjà l’écriture pour avoir lu son dernier roman « L’ombre du renard » – Olivia Gerig, Marie Javet, Christelle Magarotto, Olivier May et Catherine Rolland – dont le roman « Le cas singulier de Benjamin T. » m’avait enchantée – ont su me faire apprécier ce fameux Sir Thomas. Je me suis de plus régalée d’une lecture désordonnée, ayant pioché au hasard dans la liste des différents textes.
Je ne vous raconterai pas en détail les chemins parcourus par Sir Thomas que les auteurs ont emmené, qui dans une forêt de sapins enneigée et de plus en plus dense aux côtés de Jérémy et son papa venus vider le chalet du grand-père, qui dans un hôpital en qualité d’extracteur, quelque peu loser, sous l’autorité de l’Archange Jérémiel, ou encore dans un parc d’attraction où le père de famille part à la recherche de sa femme et de ses enfants disparus. Il a par ailleurs voyagé de Jamaïque en Suisse, a passé Noël dans un manoir du Sussex ou encore découvert les grandes routes américaines.
J’ai beaucoup apprécié la qualité homogène de l’écriture, toujours simple, limpide et facile d’accès, mais pour autant non dénuée de poésie ou même d’humour. Le talent des auteurs s’est magnifiquement exprimé pour conter une histoire toujours renouvelée. Et si le personnage central est récurrent, les orientations choisies pour chacune des nouvelles sont tellement diversifiées qu’elles ne sont en rien porteuses d’ennui, bien au contraire. Je n’oublie pas, pour ce qui me concerne, le plaisir de découvrir de nouveaux mots du vocabulaire suisse romand que j’affectionne particulièrement.
J’imagine que pour les férus de littérature fantastique cette lecture aura encore davantage de saveur. En tous les cas, ce projet initial est intéressant et je le trouve très réussi.
Editeur : Okama
Date de Parution : 10 Octobre 2019
Nombre de pages : 400
Un grand merci aux Editions Okama pour cette lecture !