« Parce que la Bretagne, parce que la liberté, parce que l’amitié », voilà ce que m’a écrit l’auteur en guise de dédicace. J’ajouterai parce que l’écriture, parce que les personnages, parce que Shakespeare, et parce que bien davantage encore… j’ai aimé cet ouvrage.

Parce que la Bretagne, certes… Et parce que

« Un des bonheurs simples de la Bretagne est en effet que le soleil – il finit toujours par apparaître avec la marée qui change – se couche tard, l’été. »

j’ai beaucoup aimé ce road trip sur mes terres natales. Fruit de la promesse d’une sœur, Gaëlle, faite à Arthur son frère mort prématurément, de répandre ses cendres sur l’île Aval, il nous emmène vers les côtes de granit rose.

Parce que la liberté, évidemment… J’ai aimé, envié peut-être celle de Gaëlle, ses débordements, son esprit frondeur mais tolérant.

Parce que l’amitié, bien sûr… J’ai aimé ce noble sentiment né entre les protagonistes Gaëlle, Sam, Erwan, Steven, sincèrement, gratuitement et au-delà des différences.

Parce que l’écriture, encore… Je l’ai aimée à la fois simple et superbement travaillée, lucide et sensible, délicate, élégante

« La mer paraît laquée d’un mélange de bleu, de vert et de gris indescriptible. « Glaz » disent les marins, une couleur subtile… »

… Subtile, c’est ça, l’écriture de Frédéric Baptiste l’est aussi.

Parce que les personnages, aussi… Je les ai aimés magnifiquement décrits, mis en scène. Des personnages forts de leurs faiblesses, de leurs défauts, amoureux, généreux, unis dans l’adversité, des gens bien et respectueux qui abordent avec tact le deuil et les identités de genre.

Parce que Shakespeare, enfin, dont des extraits de pièces parsèment discrètement et habilement le texte.

« Nous sommes de l’étoffe/dont les rêves sont faits/et notre petite vie est ourlée/de sommeil » (La Tempête).

J’ai aimé le vent de passion qui souffle sur les mots, passion d’un pair à l’égard de ce grand dramaturge, poète et acteur lui-même.

Et parce que bien davantage…

Une fois commencé, je n’ai pu m’arrêter. Je n’ai pu me détacher, quitter les héros de ce récit à la gloire de l’amour, l’amitié, la liberté, le théâtre. Caressant, tendre, drôle et mélancolique, ce fut un beau voyage, de ceux qu’on aimerait éternels.   

Editeur : Julliard
Date de Parution : 5 Mai 2022
Nombre de pages : 264