« Ce récit est le résultat d’une enquête menée à l’automne 2019…Depuis, certaines choses ont changé. »,

annonce l’auteure en postface. C’est donc bien d’une enquête qu’il s’agit, « une histoire colombienne » comme indiquée sur la couverture. Un récit en forme de lettre adressée à Maritza Queroz Leva, assassinée le 5 janvier 2019, dans sa maison « sur les pentes de la Sierra Nevada de Santa Marta ». Elle était « leader social ».

Une véritable enquête…

L’auteure enquête, rencontre les enfants de cette femme tombée sous les balles, mais aussi la guérilla des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) ou plutôt « ex-guérilla » depuis 2016, date à laquelle est signé l’accord de paix avec le gouvernement. Elle entend alors parler du Vieux, ou encore « El Patrón », Hernán Giraldo…le coupable ? Allez savoir ! Elle se rend vite compte qu’elle n’avance guère dans la résolution de ce crime non élucidé et doit se contenter d’émettre des hypothèses. Elle remonte l’histoire, visite les lieux de vie de Maritza, interroge sans fin.

Une écriture simple, directe, vive…

D’une écriture simple, directe, vive, journalistique, ponctuée de passages empreints d’une grande poésie, Emilienne Malfatto nous raconte la Colombie, la violence des narcotrafiquants, des rebelles et des paramilitaires. Elle nous relate des chiffres, ceux des morts mais aussi des

« déplacés internes », ceux qui ont tout perdu, à qui l’Etat a failli, qui fuient et terminent généralement dans les bas-fonds des grandes villes…qui, en 2004, représentaient officiellement plus de trois millions de Colombiens – plus de 7 % de la population de l’époque. »

Un ouvrage à la fois littéraire, poétique, historique, politique et d’un grand intérêt qui met en lumière la Colombie, les défenseurs des droits humains et rend hommage à ceux dont les crimes n’ont toujours pas trouvé leurs coupables.

Editeur : Les Arènes
Date de Parution : 3 Juin 2021
Nombre de pages : 144