Une question se pose…

Une question se pose obligatoirement à un moment… y a-t-il un quelconque rapport entre un véritable carnage découvert dans une ferme sur les hauteurs d’Annecy, des cadavres qui s’accumulent dans les ravines sur l’île de la Réunion, le meurtre d’un inspecteur de la police technique et scientifique de Genève et une secte qui a sévi auparavant à la frontière franco-suisse et semble s’être exilée sur les bords de l’Océan indien ? C’est ce à quoi vont essayer de répondre Claude Rouiller, commissaire à Annecy et sa lieutenante Aurore Pellet, Jules Simon, officier de police judiciaire à Paris et l’Adjudant de gendarmerie Lucas Rivière en poste à Saint-Denis de la Réunion.

Il s’agit bien là d’un thriller…

Il s’agit bien d’un thriller au goût prononcé de sang et à l’intrigue fort bien montée qui nous emmène sans coup férir de la métropole en outre-mer, avec quelques incursions en Suisse, par petits chapitres alternés subtilement construits. Mais ses qualités ne s’arrêtent pas à cela. Sa force et son intérêt viennent aussi, c’est mon point de vue, des majestueuses descriptions colorées et parfumées, de la présentation des us et coutumes de la Réunion, du « décorticage » des personnages principaux dont on apprend la vie antérieure. Et last but not least, j’ai beaucoup aimé le choix d’y insérer un pan peu glorieux  de l’histoire de l’île , véritable scandale d’Etat. Je veux parler des enfants déplacés de l’île vers la métropole entre 1962 et 1984, histoire de repeupler certaines campagnes.

Tous ces ingrédients, intelligemment mélangés, m’ont tenue en haleine du début à la fin.

Les quelques longueurs qu’on pourrait lui reprocher ne m’ont nullement ennuyée tant les propos sont intéressants. L’auteure a à cœur de développer et expliquer les faits abordés dans ses précédents ouvrages. « Les ravines de sang » suit, en effet, « Le mage noir », déjà traqué par le Commissaire Rouiller et Aurore Pellet.

« Les ravines de sang », un roman à la belle écriture multicolore, trempée dans une encre à la fois noire, rouge et rose – la fin en est l’illustration – avec même des nuances de vert et de bleu, qui nous transporte dans le temps et l’espace. Un sujet riche, foisonnant, passionnant, une ode à l’île de la Réunion mais aussi un hommage à tous ces enfants arrachés à leur famille.

Editeur : L’âge d’homme
Parution : 30 Juin 2020
Nombre de pages : 400

Un grand merci aux Editions L’âge d’homme pour cette lecture captivante.