Un roman aux intérêts multiples…
Ce roman tient à la fois de l’album photos, du guide touristique, voire historique, de la galerie de portraits, de l’histoire d’amour, et même, quelque part du thriller. Aujourd’hui, c’est la braderie à Hersanghem. Sous les yeux, ou plutôt à travers l’objectif de Grégoire Arakelian, jeune greffier tout juste nommé au tribunal d’instance de la ville, nous suivons le destin d’une ribambelle de personnages. J’avais, dans un premier temps, pris soin de noter leurs noms, fonctions, relations, mais me suis arrêtée… au regard de l’importance de la tâche. J’ai préféré errer avec eux, ici et là, dans les recoins de la ville, visiter les monuments, musarder, écouter les bavardages.
Un périple dans les rues de la ville…
Car le plaisir de ce récit est là, dans l’aventure au gré des rues, des quais et des cours d’eau. Je vous tairai les différentes péripéties vécues par les uns et les autres. Ce genre de découvertes se mérite. Il faut lire, écouter, se régaler. Oui, l’écriture de l’auteure est un véritable régal. Elle est d’un grand classicisme, mais travaillée, léchée, tout en restant légère. Chaque mot est parfaitement à sa place, subtilement choisi. Chaque phrase est minutieusement composée. En un mot tout est peaufiné.
« On redresse au passage un pot de fleurs renversé par le vent qui souffle sempiternellement sur Hersanghem, le gravier crisse sous les semelles, la porte métallique grince sur ses gonds, et l’on se retrouve boulevard Le Bègue, assez content d’être encore en vie et de pouvoir loucher sur les promotions du marbrier »
Il est vrai que nous nous trouvons dans un cimetière.
Elle a parfois un parfum désuet, ponctué de touches d’humour. La musique y a sa place, avec en début de chapitre une indication de tempo et en fin, en guise de cliffhanger, des sons et des bruits annonciateurs de catastrophe.
En effet, il semble se tramer quelque chose et l’auteur s’y entend pour attraper lectrices et lecteurs dans les mailles de ce filet énigmatique. Elle transforme son récit en manège mystérieux dont on ne sait trop qui commande la mécanique. Mais on tourne, on tourne jusqu’à l’ultime phrase.
Editeur : Le Passage
Date de Parution : 13 janvier 2022
Nombre de pages : 264
Je remercie vivement les Editions Le Passage pour celle nouvelle lecture fabuleuse.