« Il est né plein d’animaux. Avant qu’il ait eu la faculté de voir et le don de la parole, avant que sa main ait su empoigner les outils pour les guider et les faire bondir sur la toile ou le papier, les animaux étaient là, l’emplissant tout entier, se faisant connaître dans ses cris et rôdant dans l’éden humide et sombre de son cœur. »

Cette première phrase m’a laissée perplexe, je l’avoue, car je ne l’ai pas comprise… en tous les cas tout de suite. Elle entame l’histoire d’Isaac, né d’une jeune fille, encore presque enfant, devenu un grand artiste. Il rencontre Kemper, plutôt sauvage et indisciplinée et vit avec elle une grande histoire d’amour. J’en resterai là… ce serait dommage de vous en dévoiler davantage.

J’ai apprécié ce roman, disais-je, au travers, notamment, de ses personnages, tous particulièrement attachants même dans leurs plus sombres défauts : Isaac et Kemper, les principaux, fabuleusement décrits mais aussi et peut-être plus encore ses frères, des êtres fragiles, secrets, voire violents. Mais j’ai aussi aimé les paysages racontés par le menu, la Nouvelle Orléans dans toute sa splendeur. Et puis la grande Histoire au milieu des petites.

Je ne partage, hélas, qu’en partie les propos du Publisher Weekly rapportés en quatrième de couverture « L’écriture de Kent Wascom est mélodique, et le roman est un mélange réussi de grande Histoire et de drames familiaux ». Si je suis d’accord avec la seconde partie de cette appréciation, j’ai été moins séduite par l’écriture dont j’ai regretté le manque de régularité. Certains passages m’ont paru lourds, d’autres trop vagues. Certes le rythme est vif mais il m’a manqué une certaine rigueur, une homogénéité qui m’auraient rendu le propos plus compréhensible.

Romanesque le texte l’est, plaisante fut aussi la lecture. Il m’a pourtant manqué ce petit quelque chose, cette simplicité des mots, ce naturel dans l’expression qui aurait pu en faire un véritable enchantement. J’ajouterai cependant un bon point supplémentaire pour la splendide couverture.

Editeur : Gallmeister
Date de Parution : 22 Août 2019
Nombre de pages : 320

Ce livre a été lu grâce au partenariat entre le Picabo River Book Club, animé par Léa Touch Book, et les Editons Gallmeister que je remercie chaleureusement.