Un livre de plus de 100 ans…
C’est pour cocher l’item du mois d’août du défi littéraire proposé par mon amie Sylvie « un livre de plus de cent ans » que j’ai exhumé cet ouvrage toujours bien rangé sur mes étagères, jauni à souhait, et qui n’avait pas bougé depuis une éternité. Déjà, j’adore la couverture que l’on ne trouve plus. Elle traduit parfaitement l’ambiance qui se dégage de ce récit, noire, dans un décor de landes balayées par le vent. Il faisait d’ailleurs nuit lorsque Monsieur Earnshaw déposa, en rentrant de Liverpool, « un enfant malpropre, déguenillé, aux cheveux noirs… » son prénom, et nom en même temps : Heahcliff. Il devint bien vite le préféré de son sauveur et l’ami de Catherine sa fille, au grand dam de Hindley le fils de la famille. Et puis, il y avait aussi les Linton, des voisins…
Je ne vous en dévoilerai pas davantage eu égard au nombre considérable de lectrices et lecteurs connaissant l’histoire. Je souhaite aussi préserver l’intérêt de celles et ceux qui ne l’auraient pas encore découverte. Si je n’avais rien oublié de l’intrigue, des heurs et malheurs des familles Linton et Earnshaw, si je me souvenais parfaitement de la noirceur de certaines âmes, si j’avais encore en mémoire le nombre assez impressionnant de morts et surtout l’arrivée de chacune à point nommé, il est trois choses que je n’avais pas mémorisées.
Un emploi du subjonctif imparfait d’une belle désuétude…
J’avais totalement occulté l’existence de Monsieur Lockwood, locataire de Heathcliff, totalement dénué d’intérêt à mes yeux. Je n’avais pas davantage gardé Mrs Dean, la narratrice, en mémoire. Et surtout, j’avais effacé l’écriture et notamment l’emploi, quasiment inexistant désormais, du subjonctif imparfait. Je me suis régalée de cette écriture au charme désuet, de la description détaillée des paysages mais aussi des intérieurs et des personnages.
Une langue d’une grande richesse, une construction originale, une histoire d’amour impossible, des tourments humains aussi ténébreux que la lande un soir d’orage, une vengeance implacable, font de ce roman un véritable plaisir de lecture.
Editeur : Le livre de poche
Date de parution : 1963
Nombre de pages : 442
Edition originale parue en 1847
Nostalgie, nostalgie! Il est vrai que ces livres peuvent être poussiéreux et leur styles désuets… mais quelle maîtrise de la langue! Merci pour ce souvenir et notamment pour cette couverture qui m’en rappelle tant d’autres cachées dans les recoins de mes bibliothèques.
Tu as tout dit ! Et cette couverture, je l’adore !