…jusqu’au jour où, après le démantèlement du camp d’Idomeni, en Macédoine, ils se fondent, comme beaucoup, dans la nature. Ils vont bientôt rencontrer Elliniki, vieille femme grecque qui vit seule dans le massif du Paiko.C’est le début d’une nouvelle vie.
Difficile pour moi d’entrer dans ce roman…
Je ne suis pas facilement entrée dans ce roman, empêchée par une écriture, un peu lourde à mes yeux, des phrases souvent trop longues à l’instar de celle-ci :
« Il faut donc bien mesurer ce que l’existence d’un établissement comme celui de Milios peut avoir d’analogie avec une belle innovation pour les optimistes indécrottables, un grand chamboulement des mœurs et des idées pour les nostalgiques du Parti communiste grec, voire une déflagration définitive et désespérante de la coutume pour le vieux Nikos qui ne s’est jamais entendu avec sa femme et doit la supporter à la terrasse du café, aux seuls moments où il pourrait, selon des conventions tacites et séculaires entre les deux sexes, s’en débarrasser. »
Et, petit à petit le charme a opéré…
Mais je ne renonce pas facilement et bien m’en a pris. Petit à petit, le charme a opéré. Je me suis sentie proche des personnages, tout autant de ces deux enfants que des adultes qui apparaissent dans leur vie, tous pétris de bons sentiments : Elliniki qui connaît ce que le mot exil signifie et les entoure de tendresse, Milios qui accepte d’apporter son aide, Irina, et bientôt tout le village.
J’ai aimé le récit polyphonique…
J’ai aimé le côté polyphonique du récit et la progression de l’histoire à travers la vision des différents protagonistes. J’ai aimé les réflexions politiques, les explications historiques, les descriptions, les paysages, la nature. J’ai aimé ce rapport à l’Odyssée et son héros Ulysse que Fériel découvre à travers un livre appartenant au mari d’Elliniki. Ces migrants fuyant les horreurs de leurs pays sont bien ses enfants, ballotés comme lui et soumis à tous les dangers.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 12 Janvier 2021
Nombre de pages : 211
Je remercie infiniment les Editions La trace pour cette lecture.
Je lis ta chronique. Elle est belle et juste. Probablement plus nuancée que la mienne. J’avais fait l’expérience de lire deux livres en même temps, à propos du même sujet, et mon ressenti a été le fruit de ce mélange des genres, l’argumentation de l’un renforçant le récit de l’autre. Je trouve ta dernière phrase très pointue même si, je le reconnais, cela fait du bien de rester sur une image positive d’un possible regard plus positif sur les migrants face à tous les discours fermés sur la migration qui pullule sur les réseaux dits sociaux.