« Dès sa naissance, on le sait… »

« Dès sa naissance on le sait. On se dit que cet enfant-là est différent…Et ce regard un peu voilé qui ne le quittera plus. Lunaire. Oui, c’est ça, un enfant céleste. »

Cet enfant c’est Célian, de ceux que l’on nommait surdoués et que l’on qualifie désormais de précoces. Il est malheureux à l’école. Sa maman aussi souffre, d’une rupture amoureuse récente. Alors, elle décide de partir, de rejoindre une île scandinave, l’île de Ven, sur laquelle Tycho Brahe, un astronome idole de sa jeunesse, fit construire Uraniborg, observatoire d’où il redessina la carte du ciel.

Derrière ce titre « L’enfant céleste », se cache, mon intuition était bonne, un texte magnifique. J’ai aimé l’écriture de l’auteure, poétique, épurée et musicale. Elle traduit parfaitement l’atmosphère romantique qui se dégage des embruns, oiseaux aquatiques, plantes et fleurs. Elle fait la part belle à la nature

« La forêt de Ven exhale un parfum pénétrant et délicieux. Ses larges ramures étouffent les sons… J’aimerais m’enfoncer dans les hautes herbes »

et n’oublie pas étoiles et galaxies. Elle parle à merveille de l’amour d’une mère pour son fils et de la personnalité lumineuse de l’enfant. J’ai aimé ces deux voix, celle de Célian à la fois naïve et érudite, celle de Mary, toute en douceur, pour dire le bonheur d’être là, de marcher sous la pluie et de revisiter l’histoire de Shakespeare et de son Hamlet à la lumière des connaissances d’un universitaire, « …homme élégant, vêtu de blanc, très pâle… ». Il fait partie avec Solveig et Björn de ces personnages qualifiés de secondaires qui, de mon point de vue, loin de jouer les utilités servent l’histoire de belle manière.

Bien sûr, le récit de Maud Simonnot possède un côté romanesque, mais il est beaucoup plus que ça. Il mêle brillamment la grande histoire et la petite et brosse avec élégance le portrait d’une nature guérisseuse des maux de l’âme, capable de transformer la noirceur de la vie en guirlande de couleur.

Un roman intense, enthousiaste et débordant d’espoir. De ces lectures dont la musique continue de me toucher une fois l’ouvrage refermé.

Editeur : L’observatoire
Date de Parution : 19 Août 2020
Nombre de pages : 176

Ce roman a été lu dans le cadre des « Explorateurs de la rentrée 2020 ». A cet effet, je remercie chaleureusement le site Lecteurs.com à l’origine de cette manifestation littéraire ainsi que les Editions de l’Observatoire.