Décembre, retour en arrière sur une année de lecture

Oui, la fin de l’année sonne l’heure des réflexions. Je n’appellerai pas ça un bilan, ni un « Top ten »,
encore moins un classement. Après tout, cela fait maintenant plus de vingt ans que j’ai cessé
mes activités d’enseignante et… j’ai jeté mon stylo rouge.

Certes, beaucoup d’autres livres m’ont passionnée,  mais ces dix ouvrages, neuf romans
et un document m’ont apporté quelque chose d’important, m’ont fait réfléchir
m’ont émue, profondément marquée, bouleversée ou emportée.

 

 

MAESTRO de Cécile BALAVOINE

Magistral ! Cette histoire d’une petite fille, qui transcende son amour platonique pour Mozart à travers l’amour charnel qu’elle découvre auprès d’un grand chef d’orchestre a été une révélation. Les personnages, les paysages, l’écriture, tout m’a paru sublime, autant que la musique de Wolfgang Amadeus.

 
 
LE LIVRE QUE JE NE VOULAIS PAS ECRIRE d’Erwan LAHRER
Pudique et émouvant. Dans cet « objet littéraire », comme il l’appelle, l’auteur nous raconte « son bataclan ». Car oui, il était là, a été blessé mais s’en est sorti. Très intime, courageux, sans pathos, passant du « tu » au « je », il nous livre un récit d’une grande pudeur et donne la parole à ses proches. Un grand livre.
 
UN FUNAMBULE SUR LE SABLE de Gilles MARCHAND
Poétique et tendre. L’écriture de Gilles Marchand, toute en finesse, nous entraîne dans un monde où la différence est traitée avec bienveillance. C’est subtil, musical, délicieux et drôle. A consommer sans modération.
 
LEUR SEPARATION de Sophie LEMP
Poignant. Vingt-huit ans après, l’auteure trempe sa plume dans le chagrin lié au départ de son père. Elle est légère, délicate et sensible. Les mots sont forts et d’une élégance rare. Je trouve ce roman vraiment très beau.
 
 CE QUE TIENT TA MAIN DROITE T’APPARTIENT de Pascal MANOUKIAN
Foudroyant. C’est dans les coulisses de DAESH que nous entraîne l’auteur. Grâce à son grand  talent d’écrivain, sa belle écriture, ses connaissances du terrain, de l’Histoire des différents pays cités, ses qualités de « documentariste », son absence de parti pris, Pascal Manoukian nous fait pénétrer le réalisme de la situation. Sujet difficile traité avec beaucoup d’humanité.
 
NE PARLE PAS AUX INCONNUS de Sandra REINFLET
Initiatique. De son écriture extrêmement maîtrisée, l’auteure nous raconte l’envol d’une adolescente prisonnière de son éduction. Road movie à la poursuite d’un amour envolé, le récit m’a interrogée sur mon rôle de mère et le fil ténu qui existe entre l’obligation de protection de son enfant et l’acceptation de sa prise de liberté. Ce récit m’a vraiment bouleversée.
 LES PASSEURS DE LIVRES DE DARAYA de Delphine MINOUI
Impressionnant. Document qui nous fait vivre le sauvetage de milliers de livres en Syrie. De jeunes opposants au régime de Bachar El Assad stockent ces livres, récupérés dans des appartements bombardés, dans une cave protégée. Ainsi naît une véritable bibliothèque clandestine. Le pire et le meilleur de l’homme se côtoient… La lecture : sauveuse du monde. Un document d’une grande richesse.
 L’ENFANT-MOUCHE d’Hervé POLLET-VILLARD
Bouleversant. L’auteur raconte l’histoire de la petite Marie, pendant la seconde guerre mondiale. Marie, c’est sa mère. Il parle avec tendresse de cette enfant, de sa vie au milieu des soldats ennemis, mélange la petite histoire à la grande, nous décrit les paysages avec un amour visible du monde rural. Un livre tout en humanité, fluide comme l’écriture. Un magnifique roman.
 
LE CRI DU DIABLE de Damien MURITH
Fascinant. Plus qu’un roman, cet ouvrage est à mes yeux un poème en prose tant l’écriture est imagée et musicale. Il raconte une histoire d’amour et de jalousie. C’est à la fois noir et lumineux,  simple et poétique et parfois j’ai eu l’impression d’avoir un tableau devant les yeux, une oeuvre picturale d’une beauté inouïe. Damien Murith est un auteur Suisse Romand de grand talent.
IL N’Y A PAS INTERNET AU PARADIS de Gaëlle Pingault
Fort, très fort. Autant que du deuil, de la solitude, du chagrin lié au départ volontaire de l’autre, de la résilience et de la renaissance lente à la vie de celle qui reste, c’est du harcèlement au travail dont nous parle la romancière avec une grande finesse. Emouvant témoignage sur l’incapacité à aider l’autre. Un premier roman très réussi de mon point de vue.